ville pré-aztèque de Teotihuacan
Crédits : MikeLaptev/istock

Cinq méga-séismes ont entraîné la disparition de cette ville pré-aztèque

Selon une nouvelle étude, une série de tremblements de terre d’une ampleur considérable pourrait avoir été le catalyseur du déclin et finalement de l’abandon de la ville pré-aztèque de Teotihuacan dans la région méso-américaine.

Cinq méga-séismes à l’origine de la chute de la cité ?

Située au nord-est de l’actuelle ville de Mexico, Teotihuacan a prospéré entre 150 av. J.-C. et 600 apr. J.-C., avant de subir un déclin démographique spectaculaire. Pendant des années, les chercheurs ont spéculé sur les causes de cette chute et ont envisagé des hypothèses telles que la guerre et la famine. Cependant, une analyse récente des pyramides emblématiques de la ville suggère une explication inattendue : Teotihuacan aurait été secouée par cinq méga-séismes dévastateurs entre 100 et 600 apr. J.-C.

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en analysant les données géologiques et archéologiques disponibles sur les séismes historiques et leurs effets sur les structures de Teotihuacan, notamment le Temple du Serpent à plumes, la Pyramide du Soleil et la Pyramide de la Lune. Ils ont examiné les traces laissées sur les pyramides de la ville, telles que des déplacements et des fractures sur les blocs de maçonnerie, des dommages sur les escaliers et les briques pour déterminer l’intensité et l’ampleur des tremblements de terre.

En comparant ces observations avec les caractéristiques des séismes modernes et en utilisant des modèles sismiques, les chercheurs ont alors pu estimer la magnitude des séismes historiques qui ont frappé Teotihuacan. Cette analyse a révélé que ces événements auraient été d’une puissance extraordinaire, comparable à l’énergie libérée par des milliers de bombes nucléaires similaires à celle lancée sur Hiroshima.

Teotihuacan
Le Temple du Serpent à plumes était l’une des pyramides de Teotihuacan qui présentaient des signes de dégâts causés par le tremblement de terre. Crédits : Carolina Jaramillo Castro

Une résilience insuffisante

Ces révélations éclairent également la résilience des habitants de Teotihuacan face à ces cataclysmes naturels : en réponse aux séismes, ces derniers auraient en effet renforcé les structures pyramidales et réutilisé les éléments endommagés pour minimiser les effets des tremblements de terre futurs.

Cependant, malgré ces efforts d’adaptation, les changements architecturaux n’ont visiblement pas suffi à sauver la ville du déclin. À la fin du 7e siècle, Teotihuacan aurait en effet connu une forte diminution de sa population. Privée alors de son pouvoir géopolitique, la ville aurait finalement été abandonnée.

Les recherches sur les effets des séismes sur Teotihuacan offrent donc un aperçu fascinant de la manière dont les catastrophes naturelles peuvent remodeler le cours de l’histoire humaine. Cette chute démontre en effet que les tremblements de terre dévastateurs ne se contentent pas de perturber les fondements physiques d’une société, mais qu’ils peuvent aussi déstabiliser ses structures sociales et politiques, créant ainsi un terrain propice aux troubles et aux rébellions.

Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Archaeological Science : Rapports.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.