Lors de travaux de rénovation d’un sous-sol à Corbeil-Essonnes, une commune située au sud de Paris, un propriétaire a fait une découverte surprenante : un squelette. Une fouille archéologique a ensuite révélé un cimetière ancien renfermant des dizaines de tombes, dont certaines remontent à 1 700 ans.
Une plongée dans le passé
Suite à la découverte initiale d’un squelette, les archéologues ont rapidement investi le site pour mener des investigations approfondies.
Ces fouilles ont révélé des éléments fascinants sur l’histoire du cimetière. La tombe la plus ancienne remonte au 3e siècle après J.-C., une période romaine tardive. Des sépultures de la période mérovingienne, qui s’étend du 5e au 8e siècle, ont également été mises au jour, avec des sarcophages caractéristiques en plâtre. La tombe la plus récente date du 10e siècle. Ce cimetière, associé à la chapelle médiévale Notre-Dame-des-Champs, a été utilisé pendant près de 700 ans, ce qui nous offre un aperçu précieux de l’évolution des pratiques funéraires à travers les âges.
Les chercheurs ont observé que les sépultures étaient généralement organisées en rangées parallèles. Les tombes de la période romaine se caractérisent par des corps enterrés sur le dos, souvent placés dans des enclos en bois qui se sont depuis décomposés. En revanche, les tombes de la période mérovingienne se distinguent par la présence de sarcophages en plâtre. Ces derniers sont généralement disposés côte à côte et parfois en éventail, ce qui témoigne des coutumes funéraires de cette époque.
Un sarcophage en particulier a attiré l’attention des archéologues. Il était initialement recouvert d’un bloc de pierre taillé qui est aujourd’hui fragmenté. Les motifs sculptés, comprenant une rosace et deux croix, sont typiques du style artistique mérovingien qui est courant dans les sépultures chrétiennes. Cette découverte illustre non seulement les pratiques funéraires de l’époque, mais également l’importance de la symbolique chrétienne dans l’architecture funéraire.
En quoi cette découverte est-elle importante ?
Les archéologues feront des études détaillées des restes humains afin d’obtenir des informations clés sur les défunts.
Pour déterminer le sexe des individus, les scientifiques examineront les caractéristiques osseuses, car certaines particularités anatomiques sont typiques des hommes et des femmes. Cette analyse pourra également fournir des indications sur leur stature et leur morphologie, offrant ainsi un aperçu des variations physiques au sein de la population à cette époque.
Leur âge sera également déterminé par l’examen des dents et des os qui présentent des signes de vieillissement. En parallèle, les archéologues s’intéresseront à la santé des défunts. Grâce à l’analyse de l’état des os, ils peuvent détecter des maladies, des blessures anciennes ou des carences nutritionnelles. Par exemple, des traces d’ostéoporose ou d’autres maladies osseuses, ainsi que des signes de stress physique peuvent indiquer des conditions de vie difficiles.
Enfin, le régime alimentaire des individus sera également un élément essentiel à considérer. En analysant des échantillons d’os et de dents, les chercheurs pourront détecter des isotopes qui révèlent les types d’aliments consommés. Cela pourrait aider à identifier les pratiques agricoles et les ressources alimentaires disponibles dans la région pendant l’Antiquité tardive et le Moyen Âge.
En réunissant ces différentes données, les archéologues espèrent ainsi obtenir une vision globale de la population qui vivait à proximité du cimetière. Cette recherche contribuera à enrichir notre compréhension des dynamiques sociales, économiques et culturelles de l’époque.
