Les cicatrices, c’est bientôt fini ?

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Une équipe de chercheurs en biologie moléculaire vient de découvrir comment faire pousser des cellules graisseuses dans les tissus cicatriciels, permettant ainsi à la peau de se régénérer après une lésion et non plus de cicatriser.

D’après une équipe de trente-huit chercheurs en biologie moléculaire, on pourrait bientôt dire adieu aux cicatrices. En effet, ceux-ci ont mis au point une technique permettant de transformer les cellules caractéristiques des tissus cicatriciels appelées myofibroblastes en cellules graisseuses appelées adipocytes, lesquelles sont normalement manquantes au cours de la guérison de la peau suite à une lésion.

C’est une transformation que l’on pensait jusque-là uniquement réservée aux poissons et aux amphibiens et impossible pour les mammifères. C’est finalement possible après les tests réalisés avec succès par ces chercheurs sur des souris ainsi que sur du tissu cicatriciel humain cultivé in vitro.

Qu’est-ce qui fait une cicatrice ? Les cicatrices sont facilement repérables sur la peau puisqu’elles sont dénuées de follicules pileux et d’adipocytes. Ici, il s’agit de régénérer en premier lieu les follicules pileux, ce qui va provoquer la régénération de la graisse. « Fondamentalement, nous avons pu manipuler le processus de guérison d’une lésion cutanée pour qu’il mène à une régénération de la peau, pas à une cicatrisation. Le secret consiste à régénérer les follicules pileux en premier. Ensuite, la graisse va se régénérer en réaction aux signaux envoyés par ces follicules », explique George Cotsarelis, auteur principal de l’étude.

En effet, les poils et le gras ont deux processus de développement différents et séparés, mais restent dépendants l’un de l’autre. Les follicules pileux poussent en premier, sous l’action d’un facteur de croissance, le FGF9. Ensuite, d’autres facteurs produits par les follicules en viennent à convertir les myofibroblastes environnants en cellules graisseuses, poussant la peau à se régénérer sans former de cicatrice.

Pour les chercheurs, cette découverte pourrait bien entendu avoir à l’avenir des applications cosmétiques, mais pourrait également corriger les effets des traitements contre le VIH, notamment une perte d’adipocytes au niveau du visage causée par un vieillissement prématuré de la peau.