traitement choléra
Crédits : United Nations Photo / Flickr

Choléra : l’OMS révèle une nette augmentation des cas et des décès annuels

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la septième pandémie de choléra a continué de progresser. L’agence évoque des chiffres en hausse notamment favorisés par divers phénomènes comme les conflits, le changement climatique et le manque d’installations en eau potable entre autres.

71 % des décès en plus par rapport à 2022

Issu de la bactérie Vibrio choleræ (vibrion cholérique), le choléra est connu depuis le XIXe siècle. Strictement limitée à l’espèce humaine, cette maladie se caractérise par des diarrhées violentes et très abondantes dont la principale conséquence est une déshydratation sévère. Dans sa forme majeure classique, la mort peut concerner plus de la moitié des cas. La contamination est généralement orale et d’origine fécale par la consommation d’aliments ou de boissons souillées.

Le 4 septembre 2024, l’OMS a publié des statistiques mondiales sur le choléra pour 2023. Selon les auteurs, la septième pandémie continue de progresser, en témoigne une augmentation des cas et des décès. L’année 2023 se caractérise par une progression de 13 % du nombre de cas et de 71 % des décès par rapport à 2022. L’an dernier, plus de 4 000 patients ont perdu la vie en raison de cette maladie pourtant assez facilement évitable et soignable. Par ailleurs, il faut savoir qu’en 2023, 45 pays ont signalé des cas de choléra contre 44 en 2022 et 35 en 2021. De plus, 38 % des cas concernaient des enfants de moins de cinq ans. Néanmoins, la répartition géographique de la maladie a changé. En effet, il est question d’une baisse de 32 % des cas au Moyen-Orient et en Asie, mais d’une augmentation de 125 % en Afrique.

« L’OMS considère que le risque que représente actuellement le choléra à l’échelle mondiale est très élevé et tente de réagir de toute urgence pour réduire le nombre de décès et contenir les flambées épidémiques dans les pays du monde entier. »

virus choléra
La bactérie Vibrio choleræ, parfois appelée « bacille virgule ». Crédits : Dartmouth / Wikimedia Commons

Des facteurs aggravants

Dans la mesure où la consommation d’aliments ou de boissons contaminées représente la cause principale de cette maladie, les populations les plus défavorisées sont les plus sévèrement touchées, notamment celles qui n’ont pas accès à un assainissement de l’eau. D’autres facteurs aggravent la situation, notamment le sous-développement, la pauvreté, le changement climatique (variable suivant les zones) et les catastrophes naturelles. Citons également les conflits en cours ainsi que les conflits émergents qui causent des mouvements de population.

Sur la base de données préliminaires, l’OMS indique que la crise mondiale du choléra se poursuit en 2024. En effet, 22 pays signalent actuellement des épidémies actives. Toutefois, le nombre des cas sur les huit premiers mois de l’année est moins élevé qu’à la même période en 2023.

Dans son rapport complet, l’OMS évoque d’autres sujets préoccupants comme l’augmentation de la demande de matériel pour lutter contre la maladie, notamment les vaccins anticholériques oraux (VCO). Or, malgré de faibles stocks, pas moins de 35 millions de doses ont été expédiées en 2023, un record.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.