Comme chacun sait, l’infectiologue marseillais Didier Raoult soutient le traitement à la chloroquine. Toutefois, l’intéressé a récemment réagi en ce qui concerne l’automédication. Selon lui, la prise de Plaquénil et autres médicaments associés ne devrait pas se faire hors prescription par un médecin dans un cadre hospitalier.
Contre l’automédication
Il y a quelques jours, une nouvelle étude menée à Wuhan donnait raison au Pr Raoult, l’infectiologue controversé du IHU Méditerranée Infection de Marseille. Cet essai, dont les résultats n’ont pas encore été vérifiés, a concerné une soixantaine de patients atteints du Covid-19. Les chercheurs chinois ont noté une amélioration plus rapide des cas traités à l’hydroxychloroquine. De plus, il s’agit d’une occasion de rappeler que le traitement en question ne fonctionne pas sur les patients atteints gravement. Ce dernier doit d’ailleurs faire ses preuves avant de pouvoir être réellement utilisé à grande échelle.
Le fait est que certaines personnes aux quatre coins du monde utilisent déjà cet antipaludique. Or, il s’agit d’automédication, c’est-à-dire d’une prise hors de toute prescription par un médecin. Dans la vidéo disponible en fin d’article, le Pr Raoult évoque la nouvelle étude chinoise mais s’exprime aussi à propos de l’automédication. Le fait est que l’expert est totalement contre cette pratique.
La chloroquine, seulement à l’hôpital !
Pour le Pr Raoult, ce traitement ne laisse pas de place à l’improvisation. L’infectiologue met en garde les personnes et explique qu’une prescription à l’hôpital est indispensable. Selon lui, il faut un électrocardiogramme et un dosage du potassium dans le sang. Il y a peu, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait publié un communiqué allant dans le même sens. D’une manière générale, les traitements destinés aux patients Covid-19 doivent faire l’objet d’une utilisation seulement à l’hôpital. Par ailleurs, leur emploi doit prioritairement se faire dans le cadre des essais cliniques en cours.
Les risques concernant l’automédication à la chloroquine sont bien réels. Comme l’explique Ouest France, l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a récemment fait état de l’hospitalisation de plus d’une dizaine de personnes dans la région. Celles-ci ont utilisé la chloroquine en automédication afin de lutter contre le Covid-19. Malheureusement, elles ont été admises dans des services de soins intensifs de cardiologie. Il faut savoir que la chloroquine peut engendrer des effets secondaires, dont des troubles cardiaques. Par ailleurs, l’association avec d’autres médicaments peut amener des situations encore plus graves.