Les Chinois poseront-ils les pieds sur la Lune avant le retour des Américains ?

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Une illustration d'un atterrisseur chinois sur la Lune. Crédits : CASC

Nous savons que les États-Unis prévoient de renvoyer des humains sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Cependant, la Chine a des ambitions similaires. Et visiblement, le projet suit son cours. Selon un haut responsable du secteur, des taïkonautes pourraient même fouler le sol lunaire dans les sept prochaines années.

Une montée en puissance

Le programme d’exploration lunaire de la Chine est encore assez récent, mais il est de plus en plus ambitieux. Depuis la mission Chang’e 1 en 2007, qui visait simplement à atteindre l’orbite lunaire, le pays a réussi à se poser trois fois sur la Lune dans le cadre de ses missions Chang’e 3, Chang’e 4 et Chang’e 5 (en 2013, 2019 et 2020 respectivement). Le pays s’est aussi illustré en rapportant sur Terre les premiers échantillons lunaires depuis l’ère Apollo. Il prévoit également d’en rapporter d’autres, collectés cette fois sur la face cachée de la Lune, dans le cadre de sa prochaine mission Chang’e 6.

Les missions Chang’e 7 et Chang’e 8 seront encore plus ambitieuses. La première impliquera cinq engins spatiaux : un orbiteur, un satellite relais, un atterrisseur, un rover et un drone capable de rechercher des traces de glace d’eau dans les cratères environnants. La seconde visera à tester plusieurs technologies permettant l’utilisation des ressources in situ. Ces deux missions jetteront ainsi les bases d’une présence humaine durable sur la Lune.

Des Chinois sur la Lune avant 2030

Entre-temps, la Chine prévoit naturellement quelques missions habitées de courtes durées. Pour ce faire, elle poursuit le développement de plusieurs véhicules qui comprend un atterrisseur, un vaisseau spatial et une fusée lourde, dont le vol inaugural pourrait avoir lieu en 2027. Notez que l’atterrisseur servira également de véhicule d’ascension pour ramener l’équipage en orbite lunaire et s’amarrer au vaisseau.

Côté calendrier, ces premières missions habitées pourraient avoir lieu avant 2030, selon Wu Weiren, concepteur en chef du programme d’exploration lunaire de la Chine. Rappelons que les États-Unis prévoient de renvoyer leurs astronautes sur le sol lunaire dans le cadre de sa mission Artemis 3, officiellement prévue dans deux ans. Cependant, il y a fort à parier pour que cette mission ultra complexe, qui impliquera plusieurs véhicules Starship de SpaceX, soit retardée de plusieurs années. Entre les deux pays, la course est donc lancée.

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Illustration d’un vaisseau Starship sur le sol lunaire. Crédits : NASA

Concernant la zone d’atterrissage privilégiée, la Chine et les États-Unis ont identifié plusieurs sites potentiels similaires au niveau du pôle sud de la Lune. Tous ces sites ont été choisis en fonction de plusieurs contraintes telles que la présence de glace d’eau ou encore la facilité avec laquelle un équipage pourra communiquer avec les équipes au sol.

Si tout se passe comme prévu, la Chine pourra ensuite construire une base permanente dont la construction est prévue dans les années 2030. Cette station, qui sera dans un premier temps robotisée puis adaptée pour une occupation humaine, sera ouverte aux partenaires internationaux, dont les États-Unis et les pays de l’Union européenne. Wu Weiren espère également que certains pays africains en développement pourront se joindre au projet.