Les autorités chinoises dévoilaient il y a quelques jours un plan visant à prédire les comportements criminels. Pour ce faire, la Chine compte faire appel à l’intelligence artificielle.
Prédire un crime est-il réellement possible ? Dans une note publiée jeudi 20 juillet, le gouvernement chinois a expliqué vouloir devenir « leader dans le secteur de l’intelligence artificielle d’ici 2030 ». Parmi les secteurs concernés, il y a notamment celui de la sécurité nationale. En partenariat avec l’entreprise CloudWalk, la police chinoise teste actuellement un système de surveillance s’appuyant sur une intelligence artificielle capable d’anticiper les crimes et délits. Mais alors, comment ça marche ?
Le principe consiste finalement à passer en revue des milliers d’images de caméras de surveillance installées dans une cinquantaine de villes à travers le pays. Un travail fastidieux laissé à l’intelligence artificielle de CloudWalk qui serait capable de détecter les visages et d’analyser les comportements (notamment les démarches suspectes) dans le but d’anticiper tel ou tel crime. En les couplant avec les données de la police, ces IA détermineraient un « taux de risque de crime » pour chaque individu et préviendraient la police pour qu’elle intervienne non plus en réaction, mais en prévention.
« La police utilise un système de classement reposant sur le big data pour classer les groupes d’individus suspects en fonction de là où ils vont et ce qu’ils font », a expliqué un porte-parole de CloudWalk au Financial Times. « Bien sûr, si quelqu’un achète un couteau de cuisine, c’est bon, mais si la personne achète aussi un sac et un marteau un peu plus tard, elle devient suspecte ».
Bien que la loi chinoise ne permette à ce jour pas d’engager des accusations contre quelqu’un pour un crime qui n’a pas encore été commis, les suspects pourraient être accusés de tenter de commettre des crimes. « En pratique, s’il n’y a pas de preuves, le suspect pourrait encore être accusé », explique Li Xiaolin, associé chez Beijing Weiheng Law Firm. « Et en Chine, des verdicts injustifiés sans preuve sont très difficiles à renverser en appel en raison de la dureté du système judiciaire ».
Le gouvernement autoritaire chinois accumule depuis longtemps des données personnelles pour surveiller et contrôler ses citoyens et dans certaines grandes villes chinoises, des caméras de surveillance équipées de la technologie de reconnaissance faciale ont déjà été installées pour sanctionner les citoyens qui ne traversent pas sur le passage piéton. Mais il semblerait qu’une marche soit bientôt franchie et la Chine pourrait en inspirer d’autres en cas de résultats positifs.
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