La Chine effectuera bientôt un test de déviation d’astéroïdes

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Illustration d'un astéroïde en approche de la Terre. Crédits : urikyo33/Pixabay

La Chine visera à modifier l’orbite d’un astéroïde potentiellement menaçant dans le cadre d’un test d’impacteur cinétique. Ce projet, qui sera lancé vers 2025, sera comparable à la mission DART développée par la NASA et l’ESA.

De nos jours, les principales menaces venues du ciel sont surveillées par la NASA. L’agence a localisé plus de 90% de tous les astéroïdes de plus d’un kilomètre de diamètre et s’efforce toujours de localiser tous les objets de plus de 140 mètres de diamètre. Toutefois, notre planète n’est pas à l’abri d’une mauvaise rencontre. Aussi, nous devons envisager des moyens de nous défendre.

Pour ce faire, la NASA et l’Agence spatiale européenne (ESA) ont développé la mission DART. Lancée le 24 novembre dernier à bord d’une fusée Falcon 9, la mission se focalisera sur une paire d’objets évoluant en tandem. Le vaisseau, qui n’est autre qu’un impacteur, arrivera sur place à l’automne 2022 après plus de sept millions de kilomètres parcourus. Dès lors, il n’aura qu’un objectif : venir s’écraser sur le plus petit des deux objets. L’ESA enverra ensuite sa mission Hera pour examiner les séquelles de cet impact.

Cependant, la NASA n’est pas la seule agence à développer des capacités de défense planétaire. La Chine, qui développe son propre hélicoptère martien, met également un plan au point.

Un impacteur en 2025

Le pays mènera prochainement des recherches sur le développement de systèmes visant à contrer les menaces posées par les astéroïdes proches de la Terre. L’annonce a été faite le 24 avril dernier par Wu Yanhua, directeur adjoint de l’Administration nationale de l’espace de Chine (CNSA), à la Télévision centrale de Chine (CCTV). Cette date marquait l’anniversaire du lancement du premier satellite chinois, Dongfanghong-1, mis en orbite en 1970.

Cette annonce n’est pas vraiment une surprise. En effet, l’industrie spatiale chinoise a fait d’immenses progrès depuis 2016, manifestés par une amélioration constante de ses infrastructures, l’achèvement et l’exploitation du système de navigation par satellite BeiDou, l’achèvement du système d’observation de la Terre à haute résolution ou encore par le déroulement sans accroc de son programme d’exploration lunaire. La Chine se prépare également à l’assemblage de sa nouvelle station en orbite et poursuit sa route sur le sol martien.

Naturellement, le pays, qui entend défendre le principe de l’exploration et de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin.

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Le rover Zhurong et son atterrisseur photographiés sur Mars. Crédits : CNSA

Dans un livre blanc publié en janvier dernier, la Chine avait ainsi déjà annoncé son intention d’augmenter sa capacité de surveillance, de catalogage, d’alerte précoce et de réponse aux objets géocroiseurs au cours de la période 2021-2025.

Dans le détail, la CNSA mettra en place un système d’alerte précoce et développera un logiciel permettant de simuler des opérations contre les objets proches de la Terre. Une mission effectuera également des observations rapprochées d’un astéroïde potentiellement dangereux préalablement sélectionné. Elle impactera ensuite la cible pour modifier son orbite. M. Wu a précisé que la mission est prévue vers 2025 ou 2026. On ignore toutefois pour le moment quelle cible sera choisie.