La Chine active avec succès son plus grand « soleil artificiel »

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Crédits : josephwoodall2/Pixabay

La Chine a activĂ© avec succès son rĂ©acteur expĂ©rimental Ă  fusion nuclĂ©aire le plus abouti ce vendredi 4 dĂ©cembre. Il s’agit d’une Ă©tape majeure vers la production d’une quantitĂ© quasi illimitĂ©e d’énergie non polluante.

Depuis plusieurs décennies, notre société dépend des combustibles fossiles et de réacteurs à fission nucléaire pour produire de l’énergie. Néanmoins, la pollution et les déchets radioactifs inhérents à ces deux approches nous amènent depuis plusieurs années à nous tourner vers des alternatives plus « vertes », à savoir les parcs éoliens, solaires et hydroélectriques. Toutefois, ces énergies « renouvelables » ne sont pas suffisantes. C’est la raison pour laquelle de nombreux pays privilégient une autre source d’énergie : la fusion nucléaire, développée par les étoiles.

Une énergie propre et quasi illimitée

Dans le soleil comme dans chaque étoile, des milliards de milliards d’atomes d’hydrogène se fracassent les uns contre les autres à chaque instant, entraînant alors la rupture des liaisons atomiques. Ces atomes fusionnent ensuite pour former de l’hélium. Dès lors, les étoiles se mettent à briller et à produire de la chaleur. À ne pas confondre donc avec le processus de « fission » utilisé dans les armes atomiques et les centrales nucléaires qui divise les atomes en fragments.

Sur le papier, l’idĂ©e serait ainsi de maĂ®triser ce processus Ă  plus petite Ă©chelle, ici sur Terre. Grâce Ă  cette approche, nous pourrions alors produire une quantitĂ© quasi illimitĂ©e d’énergie non polluante.

Sur le plan technique, notre espèce fait peut-ĂŞtre ici face Ă  l’un de ses plus grands dĂ©fis. Imiter les Ă©toiles n’est en effet pas une mince affaire. Pour ce faire, il s’agit de faire chauffer de l’hydrogène gazeux Ă  près de 150 millions de degrĂ©s Celsius jusqu’à former un nuage de plasma. Ce nuage doit ensuite ĂŞtre contrĂ´lĂ© avec des aimants puissants suffisamment longtemps pour que les atomes puissent fusionner et libĂ©rer de l’énergie.

La Chine progresse

Dans cet esprit, 35 pays coopèrent actuellement dans le cadre du projet ITER qui vise Ă  construire un rĂ©acteur Ă  fusion nuclĂ©aire dans le sud de la France. NĂ©anmoins, ce n’est pas l’unique projet en cours. La Chine, notamment, dĂ©veloppe ses propres rĂ©acteurs depuis plusieurs annĂ©es maintenant. Et les nouvelles sont bonnes. Le plus grand de ces rĂ©acteurs expĂ©rimentaux, le Tokamak HL-2M, a rĂ©cemment Ă©tĂ© activĂ© avec succès d’après les mĂ©dias d’État. Vous le retrouverez dans le sud-ouest de la province du Sichuan.

« Le dĂ©veloppement de l’Ă©nergie de fusion nuclĂ©aire n’est pas seulement un moyen de rĂ©pondre aux besoins Ă©nergĂ©tiques stratĂ©giques de la Chine, mais revĂŞt Ă©galement une grande importance pour le futur dĂ©veloppement durable de l’Ă©nergie et de l’Ă©conomie nationale chinoises« , souligne le Quotidien du Peuple.

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Le réacteur Tokamak HL-2M est le dispositif de recherche expérimental de fusion nucléaire le plus grand et le plus avancé de Chine. Crédits : Xinhua

Les chercheurs chinois prĂ©voient d’utiliser cet appareil en collaboration avec les scientifiques travaillant sur le rĂ©acteur expĂ©rimental thermonuclĂ©aire international (celui construit en France) qui devrait ĂŞtre achevĂ© en 2025.

Notez que ces projets sont encore expérimentaux. Autrement dit, ces réacteurs ne sont pas encore conçus pour produire de l’électricité, mais pour tester la viabilité de la technologie. En cas de succès, de véritables réacteurs à fusion pourront être construits pour alimenter une partie du monde en énergie.