La mission robotique chinoise Chang’e 6 marque une avancée significative dans l’exploration spatiale avec son objectif ambitieux de collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune. Après avoir réussi à placer l’orbiteur en orbite lunaire, la mission se prépare maintenant pour son atterrissage prévu début juin dans le bassin Pôle Sud-Aitken (SPA), une région lunaire d’une importance géologique majeure.
La Chine peut encore marquer l’histoire
La mission Chang’e 4 de la Chine avait marqué un jalon historique dans l’exploration spatiale en réalisant le premier atterrissage réussi sur la face cachée de la Lune le 3 janvier 2019. Le rover Yutu-2, transportant plusieurs instruments scientifiques, avait ensuite été déployé pour explorer la surface lunaire et recueillir des données sur la géologie, la composition du sol et le champ magnétique.
La Chine se prépare désormais pour un second atterrissage sur la face cachée de la Lune dans le cadre de sa mission Chang’e 6. Cette fois, l’objectif est encore plus ambitieux, puisqu’il s’agira de collecter des échantillons in situ dans le but de les rapporter sur Terre. En cas de réussite, ce sera une grande première.
Le détail de la mission
Le vaisseau chinois à plusieurs composants devrait atterrir début juin dans le bassin Pôle Sud-Aitken (SPA). Chang’e 6 attend actuellement des conditions d’éclairage optimales dans la zone et recherche les meilleurs sites d’atterrissage à l’intérieur ou autour du bassin Apollo qui s’inscrit à l’intérieur du SPA.
Chang’e 6 posera ensuite un atterrisseur équipé d’un véhicule d’ascension sur la surface lunaire, tandis qu’un vaisseau restera en orbite autour de la Lune. Dans les 48 heures suivant l’atterrissage, un bras robotique sera déployé pour ramasser des échantillons, tandis qu’une foreuse percera la surface lunaire dans le but de collecter des informations géologiques.
Ces échantillons seront ensuite placés dans le véhicule d’ascension qui rejoindra le vaisseau en orbite avant qu’il n’entame son voyage de retour. Après environ cinq jours de vol, une capsule de retour fendra alors l’atmosphère terrestre pour se poser dans la région de la bannière de Siziwang, en Mongolie intérieure, au nord de la Chine.

Le choix de la zone d’atterrissage revêt une importance capitale, le bassin Pôle Sud-Aitken étant l’un des cratères d’impact les plus vastes et les plus anciens de la Lune. Une des zones candidates, connue sous le nom de « cryptomare », est située au sud du bassin d’Apollo. Cette région, partiellement masquée par des cratères et d’autres caractéristiques géologiques, offre un potentiel scientifique considérable pour mieux comprendre l’histoire thermique de la face cachée de la Lune.
La comparaison des échantillons collectés par cette mission avec ceux de la face visible de la Lune, notamment grâce aux missions Apollo, permettra également aux scientifiques de mieux comprendre les différences géologiques entre les deux côtés de la Lune.
