Exploration lunaire, martienne, jovienne, échantillons d’astéroïdes et élargissement de la coopération internationale… le calendrier de la Chine dans le domaine spatial s’annonce chargé. Voici, dans les grandes lignes, les différents efforts à venir pour les années 2021/2025.
L’administration spatiale nationale chinoise (CNSA) a récemment défini les principaux efforts spatiaux du pays pour la période 2021-2025 lors d’une conférence de presse tenue le 12 juin et relatée par Spacenews.
Exploration lunaire et planétaire
Dans le cadre de l’exploration lunaire, la Chine concentrera ses efforts sur la mission de retour d’échantillons Chang’e-6 et sur la mission Chang’e-7, dont l’objectif sera de mener une étude détaillée de l’environnement et des ressources dans la région polaire sud. Elles seront suivies de la mission Chang’e-8 qui se focalisera sur l’utilisation des ressources in situ et sur des tests de technologie d’impression 3D. Toutes les missions intégreront la première phase du projet de Station de recherche lunaire (ILRS), en collaboration avec la Russie.
Le secrétaire général de la CNSA, Xu Hongliang, a également évoqué le développement d’une ambitieuse mission de retour d’échantillons martiens et d’une sonde visant à l’analyse de Jupiter. Un atterrissage sur la lune galiléenne Callisto serait également envisagé. Ces missions devraient être lancées en 2028 et 2030 respectivement.
En 2025 sera également lancée une mission de retour d’échantillons d’astéroïdes. La cible sera 469219 Kamo’oalewa, un quasi-satellite de la Terre découvert en 2016 par le programme Pan-STARRS.
Concernant les vols habités, la Chine prévoit d’achever la construction de sa nouvelle station spatiale d’ici la fin de 2022. Quant aux applications satellitaires, la CNSA prévoit un renforcement des capacités d’observation de la Terre, de communication et de radiodiffusion, ainsi que de navigation et de positionnement.
Une vraie volonté de coopérer
Une extension de la coopération internationale, depuis longtemps souhaitée par Pékin, sera également au coeur de ces quatre prochaines « années spatiales ». Quelques études menées par des chercheurs internationaux seront notamment prévues à bord de la nouvelle station chinoise. Parmi les autres projets en cours, citons le développement d’un deuxième satellite sismoélectromagnétique sino-italien ou encore celui de l’observatoire spatial gamma et X franco-chinois SVOM. Prévu pour être lancé l’année prochaine, il aura pour objectif de détecter les sursauts gamma et d’en déterminer les caractéristiques.
Les prochaines missions Chang’e, comme celle du retour d’échantillon de l’astéroïde 469219 Kamo’oalewa, impliqueront également des charges utiles internationales.
Voici donc les grandes lignes à venir. Le gouvernement chinois devrait publier un livre blanc plus détaillé sur ces projets dans quelques mois. Notez que les missions liées à l’infrastructure spatiale militaire du pays, impliquant les réseaux de renseignement, de surveillance et de reconnaissance ou encore des capacités antisatellites, ne seront pas évoquées dans ce rapport.