La NASA prévoit une première mission habitée vers Mars dès la fin des années 2030, quand SpaceX annonce pouvoir le faire avant 2026. Entre les deux vient se placer la Chine, de plus en plus présente sur la scène spatiale. Le pays vise à envoyer sa première mission en équipage sur la planète rouge en 2033. Des vols de suivi réguliers viseront à construire une base habitée en permanence.
La Chine est en train de prendre de plus en plus de place dans le milieu spatial. Rappelons en effet que le pays, qui a envoyé son premier taïkonaute dans l’espace en 2003, s’est illustré l’année dernière en apportant sur Terre les premiers échantillons lunaires depuis quarante ans. En 2018, la Chine avait également atterri avec succès sur la face cachée de la Lune. Plus récemment, un premier rover a été déposé sur Mars, sans oublier la nouvelle station spatiale actuellement en phase d’assemblage à environ 380 kilomètres au-dessus de la Terre.
Et la Chine entend bien poursuivre sur sa lancée. Il y quelques jours, l’administration spatiale nationale chinoise (CNSA) définissait en effet les principaux efforts spatiaux du pays pour la période 2021-2025 dans le cadre d’une conférence de presse. Exploration lunaire, jovienne ou collecte d’échantillons d’un astéroïde, le calendrier de la Chine dans le domaine spatial s’annonce particulièrement chargé.
Des vols habités vers Mars dans les années 2030
Au cours de cette conférence, le secrétaire général de la CNSA, Xu Hongliang, a également évoqué des ambitions martiennes, avec le développement d’une mission de retour d’échantillons. Mais ce n’est pas tout. D’après Reuters, la Chine viserait également à envoyer sa première mission en équipage sur place dès 2033.
Et ne sera pas un « one shot ». Des lancements en équipage vers Mars seraient en effet également en 2035, 2037, 2041 et au-delà, selon le chef du principal fabricant de fusées chinoises, Wang Xiaojun.
Naturellement, envoyer des humains sur Mars ne se fait pas en un jour. En amont, la Chine prévoit donc l’envoi d’une sonde visant à étudier les zones d’établissement possibles et de robots chargés de construire des systèmes permettant l’extraction de ressources in situ, telles que la glace d’eau, la génération d’oxygène et la production d’électricité.
Pour servir ses ambitions, la Chine devra également développer un moyen de ramener ses taïkonautes sur Terre.
Enfin, à l’instar de la NASA, le pays a également conscience que des voyages répétés vers la planète rouge ne pourront se faire grâce aux moyens « traditionnels » de propulsion chimique. Avec la technologie actuelle, il faudrait en effet environ six à neuf mois pour envoyer des équipages sur Mars avec une quantité phénoménale de propulseurs.
C’est pourquoi, côté américain, on évalue actuellement la viabilité de moyens de propulsion nucléaire (thermique et électrique). Ces options nécessiteraient beaucoup moins de carburant et permettraient de rejoindre Mars plus rapidement. A priori, la Chine se penche également sur la question. En cas de succès, Wang Xiaojun assure que le pays pourrait accomplir des allers-retours Terre-Mars en « quelques centaines de jours ».