La semaine dernière, des rapports alarmants évoquaient une pneumonie non diagnostiquée chez des groupes d’enfants, des hôpitaux débordés et des préoccupations quant à une éventuelle dissimulation d’une épidémie dans les régions du nord de la Chine, notamment à Pékin et dans la province du Liaoning. Cependant, selon des experts indépendants et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il semble probable que la Chine soit confrontée à une résurgence d’infections respiratoires communes. Comment l’expliquer ?
Une dette immunitaire
La résurgence d’infections respiratoires communes en Chine, en particulier parmi les enfants, peut être attribuée à un phénomène appelé la dette immunitaire, résultant des mesures strictes de lutte contre la pandémie de COVID-19 et de la levée ultérieure de ces restrictions. Pendant la période de confinement strict, les mesures sanitaires telles que la distanciation sociale, la fermeture des écoles et le port généralisé de masques ont en effet significativement réduit l’exposition des enfants à divers agents pathogènes, y compris ceux responsables d’infections respiratoires courantes comme la grippe, le VRS, l’adénovirus et Mycoplasma pneumoniae.
Cette réduction de l’exposition a créé une dette immunitaire chez les enfants, les laissant moins préparés à affronter ces agents pathogènes lorsqu’ils ont été finalement réintroduits dans l’environnement après la levée des restrictions. En d’autres termes, leur système immunitaire n’avait pas été stimulé par des infections fréquentes, les rendant plus vulnérables à ces pathogènes lorsqu’ils ont recommencé à circuler librement.
La levée de la politique de « zéro COVID » à la fin de 2022 a marqué le début de la première saison de transmission respiratoire sans restrictions généralisées en Chine. Avec la reprise des activités normales, y compris la réouverture des écoles et la diminution des mesures sanitaires strictes, les enfants ont donc été exposés à un plus grand nombre d’agents pathogènes respiratoires. Cela a alors conduit à une augmentation des infections respiratoires.
Vers un retour à la normale
Par le biais de Maria Van Kerkhove, la directrice par intérim du département de préparation et de prévention des épidémies et pandémies, l’OMS a tout de même demandé des informations supplémentaires sur cette recrudescence en Chine. Cependant, les responsables chinois ont indiqué qu’aucun nouveau pathogène n’avait été détecté, confirmant en parallèle une augmentation générale des infections dues à plusieurs agents pathogènes connus.
Bien que les hôpitaux soient plus occupés que d’habitude, la capacité d’accueil reste malgré tout gérable. Cette fameuse dette immunitaire chez les enfants chinois devrait finalement s’estomper avec le temps à mesure qu’ils seront exposés de nouveau à divers agents pathogènes.