La Chine a récemment fait une annonce qui va faire trembler les pays exportateurs de déchets : l’interdiction de l’importation de déchets industriels tels que certains plastiques, textiles et autres papiers.
Le 18 juillet 2017, la Chine a envoyé une notification à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant sa volonté d’interdire l’entrée sur son territoire de 24 catégories de déchets solides. Selon l’agence de presse chinoise XinHua, cette interdiction a été formulée par le ministère de l’Environnement chinois ayant évoqué une application de la mesure dès le mois de septembre de cette année.
« Nous avons constaté que de grandes quantités de déchets de mauvaise qualité, et même de déchets dangereux, sont mélangées avec des déchets solides. (…) Cela pollue sérieusement l’environnement de la Chine », explique notamment le ministère de l’Environnement à l’OMC.
La Chine désire donc améliorer la qualité des déchets importés sur son territoire et donner la priorité aux déchets bien triés et conditionnés. Selon le Bureau International du Recyclage (BIR), dans le cas où cette mesure entrerait réellement en vigueur, celle-ci « aurait un impact important (…) sur l’industrie mondiale du recyclage et sur la production chinoise qui dépend de matériaux recyclés. »
Il faut savoir qu’en plus d’être elle-même productrice de nombreux déchets, la Chine est le premier importateur de déchets dans le monde comme l’indiquent les chiffres de 2015 : 49,6 millions de tonnes de déchets solides. Ces importations donnent un certain élan à la croissance de sa production industrielle, notamment par l’importation de matières premières recyclées (les papiers, cartons d’emballage ainsi que les billes de plastiques).
En revanche, la mesure n’arrive pas par hasard, car la Chine veut désormais lutter contre la pollution de l’air et des sols, qui comme nous le savons, est la conséquence d’un développement économique basé sur un modèle non durable. Évoquons également le fait que le pays désire fermer petit à petit les usines de recyclage les plus polluantes pour se concentrer sur les sites les plus modernes.
Enfin, toujours dans le cas où la mesure devient vraiment effective, celle-ci pourrait avoir un impact retentissant sur les États-Unis (premier exportateur mondial de déchets) et l’Union européenne qui exporte environ 50 % de ses déchets en Chine !
Sources : Tribune de Genève – La Libre