Alors que le problème du plastique est de plus en plus préoccupant à l’échelle du globe, la recherche se poursuit. En Chine, une innovation très prometteuse vient d’ailleurs de faire l’objet d’une publication scientifique.
Un plastique qui contient des spores de microbes
Pas moins de 73 % des déchets sur les plages contiennent du plastique. Par ailleurs, 5 000 milliards de morceaux de plastique flotteraient en ce moment même dans nos océans. Rappelons également le fait que la production mondiale de plastique a connu une croissance exponentielle, passant de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 162 millions (1993), puis 448 millions (2015). Enfin, il est impossible d’évoquer ce fléau sans parler des microplastiques que l’on retrouve aux quatre coins du globe et même dans les organismes vivants, dont les humains.
Dans ce contexte plus qu’alarmant, toute innovation concernant le plastique peut avoir son importance. Le 21 août 2024, une équipe de biologistes de l’Institut des technologies avancées de Shenzhen (Chine) a justement présenté sa dernière création dans la revue Nature Chemical Biology. Il y est question d’un plastique biodégradable similaire à ceux des récipients que nous utilisons aujourd’hui. En revanche, celui-ci contient des spores de bactéries. Lors de l’utilisation du contenant, les spores restent inactives, mais lorsque cela est nécessaire, ces mêmes spores s’activent et dégradent progressivement le plastique.
Une dégradation complète en une semaine
Pour cette innovation, les chercheurs chinois expliquent avoir porté leur intérêt sur la bactérie Bacillus subtilis. Généralement considérée comme non pathogène pour l’homme, elle peut toutefois contaminer des aliments et ainsi exceptionnellement provoquer une intoxication alimentaire. Les auteurs de l’étude ont néanmoins utilisé une de ses capacités : la sécrétion d’une enzyme (la lipase BC) qui peut décomposer le plastique. En exposant les microbes à des métaux lourds, il a été possible de les transformer en spores, ces dernières ensuite mélangées à des structures avec des billes de polycaprolactone. L’ensemble a finalement été fondu afin d’obtenir un plastique solide qui contient les fameuses spores de bactéries.
Néanmoins, il a fallu trouver un moyen de redonner vie aux microbes pour qu’ils exécutent leur mission finale. Intervient ainsi une autre enzyme qui provient d’une autre bactérie : la Burkholderia cepacia. En exposant les bactéries initiales à cette enzyme, celles-ci peuvent détruire le plastique en une semaine environ. En cas de non-exposition aux enzymes, un morceau du même plastique peut tout de même se dégrader entièrement en un mois environ.