La Chine médiévale avait déjà connu un problème de « manque de femmes »

Crédits : Pixabay

Nous savons que la Chine est aujourd’hui assujettie à des soucis de sex-ratio, à savoir beaucoup plus d’hommes que de femmes dans sa population. Il semble pourtant que cette disproportion ne soit pas chose nouvelle. Explications.

La Chine compte de nos jours plus de 30 millions d’hommes de plus que de femmes, une situation très bien expliquée dans le documentaire de la chaîne ARTE intitulé Chine : la peine des hommes diffusé en mars 2016. Alors que pendant longtemps, les familles désiraient avoir des garçons plutôt que des filles, le mariage est resté socialement très valorisé dans une société où la politique de l’enfant unique était en vigueur jusqu’à récemment.

Ceci a alors occasionné des dérives comme la multiplication des mariages avec des femmes d’autres pays asiatiques par exemple en provenance du Vietnam ou encore la question du mariage à trois soulevée par un professeur chinois, Xie Zuoshi, qui proposait la polygamie féminine (ou polyandrie) fin 2015.

Ce problème de déséquilibre hommes-femmes en effectif ne serait pas nouveau selon le site Quartz. Il existait déjà ce genre de problème et également la solution incarnée par la polygamie féminine qui pourrait faire son retour à l’avenir. Le célibat de masse chez les hommes ayant frappé la Chine à l’époque de la dernière dynastie (Qing) portait un nom : Sheng nu.

Bien que la polyandrie était interdite, il n’était pas rare que des femmes se marient avec plusieurs hommes à la fois, surtout dans les provinces agricoles où la pratique était plus acceptée. En effet, des ménages à trois furent créés afin de faire face aux dépenses du foyer, dont la raison se trouve souvent dans l’incapacité du mari à travailler (handicap, maladie, etc), selon l’ouvrage de l’historien Matthew Sommer intitulé Polyandry and Wife Sale in Qing Dynasty China.

Entre 1700 et 1850, la vie paysanne était difficile puisque la population triplait pendant que les surfaces agricoles ne faisaient que doubler. De plus, l’exploitation massive a conduit à l’appauvrissement des sols et occasionnait à terme de mauvais rendements contribuant à l’appauvrissement des paysans eux-mêmes. Les familles, confrontées à la misère, ne voyaient pas d’autres choix que de se débarrasser de leur nouveau-né lorsque celui-ci s’avérait être une fille comme cela a été observé dans la société chinoise récente. Des dérives sont également apparues avec les ménages à trois comme des meurtres du premier mari par le second ou inversement.

La polyandrie, bien plus répandue dans le monde que la polygynie (un homme et deux femmes), existe toujours dans diverses contrées du globe comme au Tibet ou au Bhoutan. La polyandrie est-elle une solution d’avenir pour la Chine ?

Sources : AtlanticoARTELe Monde