La Chine prévoit de lancer au moins trois fusées en mer cette année

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Crédits : SciNews

La Chine cherche à tirer pleinement parti de sa nouvelle capacité de lancement depuis ses plateformes maritimes avec au moins trois de ces missions prévues pour 2021.

La Chine, qui se présente aujourd’hui comme une puissance spatiale de premier ordre, possède actuellement quatre bases de lancement réparties sur son immense territoire, dont celle de Jiuquan, le premier et le plus important de ces sites. Toutefois, le pays compte également s’appuyer sur des plateformes maritimes à l’avenir.

Décoller en mer présente plusieurs avantages

Ces lancements opérés directement en mer présentent plusieurs avantages. Le positionnement flexible du site, d’une part, permet de choisir une trajectoire qui ne survole pas d’autres pays. Cette approche garantit également que les premiers étages des fusées concernés (boosters) ne retombent pas sur la terre, menaçant au passage les zones habitées comme ce fut le cas plusieurs fois en Chine. Enfin, une plateforme maritime mobile permet des lancements au plus près de l’équateur où la vitesse de rotation de la Terre est la plus élevée, ce qui implique une réduction des besoins en carburant pour atteindre l’espace.

La Chine a déjà opéré de cette manière. La première fois, c’était en juin 2019. À cette occasion, l’Académie chinoise de technologie de la propulsion solide (AASPT) avait libéré sept satellites dans l’espace avec un lanceur léger Longue Marche 11 ayant décollé depuis une rampe de lancement flottante dans la mer Jaune. Un second lancement en mer (toujours avec un Longue Marche 11) a ensuite été tenté et réussi en septembre 2020, permettant cette fois la libération de neuf satellites dans l’espace.

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Une fusée Longue Marche 11 décolle en mer. Crédits : SCI News

Au moins trois lancements prévus en mer

Après avoir construit de nouvelles installations sur la côte de la province du Shandong, dans l’est de la Chine, le pays cherche désormais à dynamiser ces lancements en mer. D’après Li Tongyu, de la China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT) et Commandant en chef du Longue Marche 11, le pays prévoit trois à quatre lancements de ce type cette année.

« Nous avons surmonté tous les problèmes techniques concernant les différents modes de lancement, y compris les lancements terrestres et maritimes« , a-t-il ajouté. « Nous appliquerons progressivement ces technologies à l’avenir pour nous assurer que les lancements sont sûrs, fiables et rentables« .

Comme vous pouvez le voir ci-dessous, ces missions impliquent des lancements « à froid », comme pour certains missiles. Autrement dit, la fusée est dans un premier temps éjectée de son tube par un générateur de gaz, avant d’allumer ses moteurs. Le lancement est également contrôlé à distance depuis un navire voisin de manière à maintenir le personnel de la mission à l’abri.

Toujours d’après Li Tongyu, la China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT) développerait également un nouveau Longue Marche 11 plus puissant. Cette variante utilisera un premier étage plus grand et plus large (2,65 m de diamètre) et pourra envoyer jusqu’à 1 500 kilos de charge utile à une altitude de 700 kilomètres (orbite héliosynchrone). Son premier lancement est prévu en 2022.

Rappelons enfin que la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), le principal entrepreneur spatial chinois, prévoit plus de quarante lancements cette année. Parmi ces missions notables figureront le lancement d’un premier module de la future station spatiale chinoise, mais aussi des vols habités.