La Chine a franchi une nouvelle étape dans son programme spatial en lançant la sonde Einstein ce mardi matin. La mission sera axée sur la détection des émissions de rayons X provenant de phénomènes cosmiques violents et éphémères. Mais quel rapport avec le homard ?
La Chine à l’assaut des rayons X
Le lancement a eu lieu à partir du centre de lancement de satellites de Xichang, situé dans le sud-ouest de la Chine, à l’aide d’une fusée Longue Marche 2C. La China Aerospace Science and Technology Corp. (CASC) a rapidement confirmé le succès du tir.
La sonde Einstein a pour objectif d’observer divers phénomènes cosmiques violents et éphémères, tels que les perturbations de marées provoquées par des trous noirs supermassifs et les supernovae, ainsi que de détecter et localiser les contreparties électromagnétiques à haute énergie des événements d’ondes gravitationnelles.
Pour opérer, le vaisseau spatial, pesant environ 1 450 kilogrammes, fonctionnera sur une orbite à une altitude de 600 kilomètres et avec une inclinaison de 29 degrés. Il utilisera également un télescope à rayons X à grand champ (WXT).
Une nouvelle optique inspirée du crustacé
L’élément novateur de cette mission réside dans l’utilisation d’une optique inspirée de la structure complexe de l’œil du homard qui contient des ommatidies, à savoir des unités individuelles responsables de la perception de la lumière. Chaque ommatidie est un petit tube qui concentre la lumière vers les cellules sensibles à la lumière à la base.
Dans le cas du WXT, les concepteurs se sont inspirés de la façon dont les ommatidies du homard concentrent la lumière pour créer une optique qui permet de visualiser les événements radiologiques plus profondément et plus largement. Cela pourrait impliquer une disposition spécifique des éléments optiques pour maximiser la collecte de lumière à partir de différentes directions, ce qui est similaire à la façon dont les ommatidies du homard collectent la lumière à partir de différentes parties du champ de vision.
Erik Kuulkers, scientifique du projet, souligne que la sonde Einstein aura la capacité unique d’observer presque tout le ciel nocturne en 5 heures environ grâce à cette approche. Cette sensibilité élevée permet de détecter des événements transitoires imprévisibles dans la lumière des rayons X.

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Crédits : LaSalle-Photo/istockNotez que l’Agence spatiale européenne (ESA) a contribué à cette mission en participant aux tests et à l’étalonnage des détecteurs et des éléments optiques du WXT. Les stations au sol de l’ESA seront également impliquées dans le téléchargement des données générées par la sonde Einstein.