La Chine a récemment effectué le troisième lancement de son avion spatial réutilisable. Cette mission, qui vise à mener des expériences scientifiques, intervient seulement sept mois après la précédente.
Un avion spatial très secret
En août 2022, la Chine avait lancé un vaisseau spatial expérimental réutilisable nommé Shenlong ou « Dragon Divin », en orbite terrestre basse, suscitant alors des spéculations quant à similarité avec l’avion spatial américain X-37B. On ne sait pas grand-chose à son sujet, si ce n’est que comme son homologue américain, Shenlong est utilisé pour tester de nouvelles charges utiles et réaliser des opérations en orbite. Il se lance verticalement au sommet d’une fusée, accomplit sa mission, puis atterrit horizontalement sur une piste tout comme la navette spatiale de la NASA.
Un précédent essai en septembre 2020 avait duré seulement deux jours en orbite. Le 31 octobre 2022, ce vaisseau avait également attiré l’attention en éjectant quelque chose en orbite. Des experts avaient alors spéculé sur la nature de cet objet. Ils avaient suggéré qu’il pourrait s’agir d’un module de service, indiquant un possible retour imminent sur Terre, ou éventuellement d’un petit satellite conçu pour surveiller l’avion spatial chinois depuis l’espace.
Finalement, le mystérieux véhicule réutilisable avait atterri le 8 mai à la base militaire de Lop Nur au Xinjiang, concluant une mission de 276 jours en orbite terrestre. Selon un communiqué des autorités chinoises, le succès de cette expérience représentait une percée majeure dans la recherche chinoise sur les technologies d’engins spatiaux réutilisables, avec l’espoir que les données collectées contribueront à rendre l’accès à l’espace plus pratique et abordable.

Une nouvelle mission en cours
Grâce à une fusée Longue Marche 2F, l’un de ces vaisseaux (on ignore s’il s’agit du même) a décollé du Centre de lancement de satellites de Jiuquan le 14 décembre dernier, soit environ sept mois après la mission précédente, dans le cadre d’un troisième essai.
Le rapprochement de ces deux derniers lancements spatiaux n’est pas considéré comme une coïncidence (l’écart entre les deux premiers était de 23 mois). Selon le général Chance Saltzman, chef des opérations spatiales de l’US Space Force, la Chine et les États-Unis sont en effet tous deux très intéressés par leurs avions spatiaux respectifs. « La capacité de mettre quelque chose en orbite, de faire certaines choses, de le ramener à la maison et d’examiner les résultats est puissante« , a-t-il déclaré lors de la conférence Spacepower de la Space Force Association. « Ce sont deux des objets les plus observés lorsqu’ils sont en orbite. Ce n’est donc probablement pas une coïncidence s’ils essaient de nous égaler en termes de timing et de séquence« .
De son côté, l’énigmatique avion spatial X-37B de l’US Space Force s’apprête à entamer sa septième mission. Les préparatifs finaux sont en cours pour son lancement prévu le 28 décembre prochain, après de multiples retards, depuis la Floride au sommet d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX.
