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La Chine va de nouveau limiter les jeux en ligne pour les mineurs

La Chine promet une répression règlementaire plus large pour limiter le temps passé devant les jeux en ligne chez les moins de dix-huit ans. Objectif : réduire les problèmes de dépendance chez les mineurs.

Avec près de 665 millions de joueurs dépensant plus de 278 milliards de yuans (environ 36 milliards d’euros), la Chine est le plus grand marché de jeux vidéo au monde. Un tel attrait n’est évidemment pas sans conséquence, certains développant rapidement une cyberdépendance. Ces problèmes d’addiction inquiètent les autorités chinoises depuis plusieurs années.

En 2019, le pays avait ainsi déjà introduit une politique limitant les mineurs à moins de 90 minutes de temps de jeux vidéo en semaine et à trois heures le week-end. Il était également interdit aux moins de dix-huit ans de jouer en ligne entre 22 heures et 8 heures. Ces mesures, déjà restrictives, seront bientôt de nouveau durcies.

Trois heures par semaine

Certaines personnes soupçonnaient que des mesures plus strictes étaient en préparation après qu’un journal chinois appartenant à l’État ait critiqué les jeux en ligne comme étant « de l’opium pour l’esprit » il y a plusieurs semaines.

Désormais, les fournisseurs de jeux en ligne ne seront autorisés à offrir des services d’une heure aux enfants qu’entre 20h et 21h les vendredis, samedis, dimanches et jours fériés, selon l’agence de presse Xinhua. De plus, la nouvelle mesure exigera que tous les utilisateurs se connectent avec leur vrai nom plutôt qu’avec des avatars en ligne.

Rappelons qu’il y a trois ans, l’OMS a officiellement inclus l’addiction aux jeux vidéo (gaming disorder) dans la catégorie « Troubles liés aux comportements addictifs avec plusieurs caractéristiques de la dépendance  » de sa classification internationale des maladies. Cette addiction est soupçonnée de favoriser les troubles du comportement, ce qui pourrait engendrer des nuisances en ce qui concerne la vie en société, notamment au sein de la famille, des études et du travail. De cette manière, l’OMS permettra aux joueurs accros de profiter d’un réel encadrement médical.

Si cette décision avait fait réagir de nombreux experts soulignant le manque de preuves à long terme permettant de conclure s’il s’agit d’un trouble médical apparenté à la dépendance au jeu ou à la toxicomanie, une étude publiée l’année dernière avait tout de même révélé que la grande majorité des joueurs (environ 90 %) ne jouaient pas de manière nocive, mais qu’une minorité importante pouvait devenir vraiment accro d’une manière qui affecte négativement leur vie.

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Des effets bénéfiques, aussi

Comme pour tout, il convient donc de jouer avec modération. Jouer à des jeux vidéo peut même s’avérer bénéfique. Plus récemment, des chercheurs ont en effet expliqué que les serious games pourraient aider à soigner les maladies neurodégénératives. Une petite étude publiée dans Frontiers in Human Neuroscience a également souligné le fait que jouer à des jeux vidéo pourrait nous rendre meilleurs dans les tâches cognitives.

Chez les enfants, les jeux vidéo peuvent également avoir des effets bénéfiques. Dans le cadre d’un récent sondage impliquant un échantillon de plus de 4 600 enfants âgés de onze à seize ans, 80 % des interrogés ont déclaré avoir lu des supports en rapport aux jeux vidéo au cours du mois précédent (livres, magazines ou articles sur Internet), tandis que 62 % ont déclaré écrire au moins une fois par semaine à propos de leur jeu préféré (blogs ou fan fictions). D’après les auteurs du sondage, ces pratiques pourraient alors favoriser le partage d’expériences culturelles, ce qui peut avoir des effets très positifs sur la santé mentale des enfants.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.