Chine : il récolte de la pollution à l’aide d’un aspirateur et en fait une brique

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Cette année, la pollution de l’air en Chine a battu des records au sein de ses villes très peuplées. Un artiste chinois s’est inspiré de ce problème en élaborant une œuvre originale et engagée.

Dans les médias, il est possible de voir régulièrement des images de la ville de Pékin, engluée dans un brouillard incroyablement épais : le smog, contraction des mots anglais « smoke » (fumée) et « fog » (brouillard), un phénomène souvent baptisé « airpocalypse ». En effet, dans le classement mondial des 30 villes les plus peuplées au monde, 7 d’entre elles sont des villes chinoises : Shanghai, Pékin, Canton, Tianjin, Shenzhen, Hong Kong et Dongguan. Cependant, ce problème touche toutes les villes industrielles chinoises.

L’artiste chinois Brother Nut, de son vrai nom Wang Renzheng, a arpenté les rues de Pékin pendant une centaine de jours à raison de quatre heures journalières. Muni d’un aspirateur industriel et d’un masque à gaz, l’artiste a récolté un nombre incalculable de microparticules de pollution afin d’en faire une brique, dans le cadre de son projet baptisé Dust Project. Brother Nut a fabriqué cette brique afin de montrer à l’humanité que ces micro-particules invisibles à l’œil nu sont une matière bien réelle.

« La pollution est le reflet des dommages collatéraux du développement de l’humanité […] À mon arrivée à Pékin j’ai porté un masque médical pendant plusieurs jours, puis j’ai arrêté. Avec un tel brouillard de pollution, il n’y a pas d’échappatoire » indique l’artiste, interrogé par le New York Times le 1er décembre 2015.

Il s’agit pour l’artiste d’une piqure de rappel au moment de la Conférence sur le Climat de Paris (COP 21) qui se déroule actuellement, et ce jusqu’au 11 décembre 2015.

Chaque jour en Chine, environ 4000 personnes décèdent suite à des maladies impactant le cœur ou les poumons, ces maladies étant directement liées à la pollution atmosphérique, dont le gros est issu de l’activité des centrales électriques fonctionnant au charbon. Dans le nord-est du pays, où se trouve notamment la capitale Pékin, on retrouve des densités de particules incroyablement élevées, souvent 50 fois supérieures au plafond recommandé par l’OMS, plafonné à 25 microgrammes/m3 par 24 heures.

Des internautes ont publié des commentaires sur la galerie photo mise en ligne par Brother Nut, en voici deux :

« La plupart des habitants de Pékin portent une brique comme celle-là dans l’estomac, les plus vieux en portent peut-être 5 »

« Si toute la pollution de Pékin était récoltée en briques, on pourrait construire la plus grande agence de protection de l’environnement du monde »

Sources : New York Times – Konbini – TuxBoard – Sciences et Avenir