Ce vendredi 20 novembre, des chercheurs chinois ont retransmis en direct des images de leur nouveau submersible stationné au fond de la Fosse des Mariannes à plus de 10 900 mètres de profondeur.
Peu de personnes ont eu l’occasion de visiter la Fosse des Mariannes, la plus profonde fosse océanique de la Terre. La première tentative de descente est opérée en 1960 par les océanographes Don Walsh et Jacques Piccard, qui s’enfoncent à 10 916 mètres de profondeur. En mars 2012, la première descente en solo est ensuite effectuée par James Cameron, qui atteint une profondeur de 10 908 mètres. Son record sera ensuite battu en avril 2019 par l’explorateur et ancien officier de la marine américaine Victor Vescovo, qui s’enfoncera à 10 927 mètres. En mai de la même année, ce denier est même redescendu au fond.
Plus récemment, en juin dernier, l’astronaute Kathy Sullivan est devenue la première femme au monde à descendre dans la fosse. À cette occasion, elle était accompagné de Victor Vescovo (encore). Notez que Sullivan était déjà connue pour être la première femme américaine à avoir effectué une sortie orbitale. C’était en 1984, à bord de la navette spatiale Challenger. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Vanessa O’Brien, star du tourisme d’aventure, de s’enfoncer dans l’abîme glacial.
Des premières images en direct
À cette courte liste viennent désormais s’ajouter trois chercheurs chinois. Ces derniers sont descendu dans la fosse le 20 novembre dernier à bord d’un nouveau submersible nommé « Fendouzhe », s’enfonçant à 10 909 mètres de profondeur. Des séquences vidéo filmées et relayées par une caméra en haute mer nous ont également permis d’apprécier en direct l’évolution du submersible chinois. C’est la toute première fois que des images sont diffusées en direct depuis le Challenger Deep – le point le plus profond connu de la fosse.
Un monde « grouillant de vie »
Équipé de nombreux instruments et de bras robotiques permettant le prélèvement d’échantillons, Fendouzhe, le troisième submersible habité en eaux profondes chinois, a effectué plusieurs plongées au cours de ces dernières semaines.
Au cours de leurs missions, les chercheurs ont pu observer un monde « grouillant de vie » malgré le manque de lumière, les températures glaciales et les pressions écrasantes. On estime en effet que la pression de l’eau au fond de la tranchée est supérieure à 703 kilogrammes par mètre carré. À titre de comparaison, c’est environ mille fois la pression atmosphérique standard au niveau de la mer.
Au cours des plongées suivantes, les chercheurs collecteront plusieurs spécimens pour leurs travaux. La mission mènera également des recherches sur les matériaux, explique la chaîne chinoise CCTV, tandis que la Chine progresse dans l’exploitation minière des eaux profondes.