Le gouvernement de Chine vient officiellement d’approuver les trois prochaines missions lunaires robotiques – Chang’e 6, 7 et 8 – qui constitueront les fondements d’une base lunaire permanente en collaboration avec la Russie. La première de ces missions doit être lancée dans deux ans.
Le programme d’exploration lunaire de la Chine a débuté en 2007 avec la mission Chang’e 1. Cette dernière consistait à atteindre l’orbite lunaire. Chang’e 2, lancée en 2010, était une mission similaire. Une seconde phase aura ensuite permis à la Chine de se poser et de se déplacer sur la Lune dans le cadre des missions Chang’e 3 et Chang’e 4, en 2013 et 2019. Plus récemment, le pays s’est illustré en rapportant sur Terre les premiers échantillons lunaires depuis l’ère Apollo dans le cadre de la mission Chang’e 5 de phase 3 (2020/2021).
Une seconde mission de retour d’échantillons de phase 3 est également prévue avec Chang’e 6, qui vient d’être approuvée, tout comme les missions Chang’e 7 et Chang’e 8 (phase 4).
Jeter les bases d’une présence humaine
Tous ces projets en développement progressent bien, selon l’Administration nationale de l’espace de Chine (CNSA). L’atterrisseur de la mission Chang’e 6 serait en effet presque terminé. Cette mission avait été initialement construite en tant que sauvegarde de Chang’e 5. Celle-ci ayant été un succès, l’atterrisseur sera finalement utilisé pour une toute première tentative de collecte d’échantillons de l’autre côté de la Lune. La CNSA n’a pas fourni de calendrier précis pour cette mission, mais certains experts penchent pour 2024.
La mission Chang’e 7 sera plus ambitieuse encore. Dans le cadre de ce projet, la Chine développe en effet cinq engins spatiaux : un orbiteur, un satellite relais, un atterrisseur, un rover et un « mini engin volant » capable de rechercher des traces de glace d’eau dans les cratères environnants. Il est prévu que cette mission se pose au niveau du pôle sud lunaire.
En cas de succès, Chang’e 8 testera ensuite plusieurs technologies, telles que l’utilisation des ressources in situ (extraction et transformation de glace d’eau) et l’impression 3D.
Selon Liu Jizhong, directeur du Centre d’exploration lunaire et de programme spatial de la CNSA, l’objectif primordial de ces missions sera de jeter les bases d’une station de recherche lunaire, en collaboration avec les Russes. L’année dernière, les deux pays ont officiellement invité d’autres pays à se joindre à leur projet.
En cas de succès, la Chine, qui se prépare à terminer sa nouvelle station spatiale – espère s’appuyer sur son lanceur super-lourd Longue Marche 9 pour envoyer ses premiers taïkonautes sur place au début des années 2030. Une présence humaine à long terme au pôle sud lunaire sera ensuite envisagée pour les années 2040.