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Une illustration de l'atterrisseur lunaire chinois Chang'e 3 sur la surface de la Lune. Crédits : CNSA/CLEP

Chang’e-6 : la Chine se prépare à rapporter des échantillons de la face cachée de la Lune

La Chine poursuit les préparatifs de sa très attendue mission chinoise Chang’e-6 qui a pour objectif de collecter des échantillons de la face cachée de la Lune et de les rapporter sur Terre. Une tentative de lancement est prévue dans quelques mois.

Chang’e-6 sera une grande première

Les composants complexes de cette mission de retour d’échantillons lunaires sont arrivés début janvier au port spatial de Wenchang sur l’île d’Hainan. Là-bas, une équipe d’ingénieurs et de chercheurs, dont beaucoup ont déjà acquis une expérience précieuse lors de la mission Chang’e-5 en 2020, s’affaire à tester et à ajuster rigoureusement l’équipement. Pour l’occasion, beaucoup ont renoncé aux festivités du Nouvel An lunaire pour se consacrer aux préparatifs du vaisseau spatial.

L’objectif audacieux de la mission Chang’e-6 est de réaliser une première historique en collectant des matériaux de la face cachée de la Lune pour les rapporter sur Terre en vue d’une analyse approfondie. Pour rappel, des échantillons lunaires ont déjà été rapportés lors de missions antérieures. Les astronautes américains ont en effet collecté des échantillons de roches et de sols lunaires lors de chacune des missions Apollo de 1969 à 1972. Plus récemment, la mission chinoise Chang’e-5, mentionnée ci-dessus, avait également rapporté les premiers échantillons lunaires sur Terre en plus de 40 ans. En revanche, aucune de ces missions n’a opéré sur la face cachée de la Lune.

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La surface « cachée » de la Lune capturée par le robot Yutu 2. Crédits : CLEP / CNSA

Deux kilos de matière

Le lancement de cette mission est programmé pour le mois de mai. Elle devrait durer 53 jours. La mission Chang’e-6, qui doit se poser dans le bassin d’Apollo, ambitionne par ailleurs de collecter jusqu’à deux kilogrammes de matériaux lunaires à l’aide d’une pelle et d’une perceuse.

Un satellite relais, Queqiao-2, sera lancé en février ou mars pour soutenir la mission en assurant les communications entre les stations au sol et le vaisseau spatial Chang’e-6. Il sera indispensable, car la face cachée de la Lune reste invisible depuis la Terre.

Le processus de collecte d’échantillons implique également l’utilisation d’un véhicule d’ascension, prêt à être propulsé en orbite lunaire. Ce véhicule se rejoindra ensuite au module de service qui rapportera précieusement la cargaison lunaire sur Terre. Il pourra par la suite libérer sa capsule pour une rentrée enflammée dans l’atmosphère terrestre et un parachutage sûr jusqu’à la surface.

Au-delà de la mission en elle-même, l’analyse des échantillons lunaires provenant de la face cachée de la Lune offre une perspective scientifique prometteuse. Elle peut en effet fournir des informations cruciales sur les disparités entre les faces proche et éloignée de la Lune, ainsi que des indices significatifs sur l’histoire lunaire et le développement du Système solaire.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.