Les astronautes chinois à bord de la station spatiale Tiangong ont récemment réalisé une expérience cruciale en cultivant des légumes dans l’espace. Cette initiative fait partie des projets d’exploration future de l’espace lointain, un objectif majeur de la Chine dans le domaine spatial.
Premières récoltes à bord de la station Tiangong
Après avoir séjourné environ six mois dans l’espace à bord de la Station spatiale chinoise, l’équipage de la mission Shenzhou 16, dirigée par le commandant Jing Haipeng aux côtés des astronautes débutants Zhu Yangzhu et Gui Haichao, est rentré à bon port ce mardi 31 octobre malgré la présence d’un petit trou dans le parachute lié à la capsule.
Avant leur départ, tous avaient passé du temps à mener une expérience visant à cultiver des légumes dans l’espace, un domaine de recherche crucial pour les missions spatiales à long terme. Pour réaliser cette expérience, deux ensembles d’équipements spécialisés ont été utilisés à bord de la station spatiale. Le premier ensemble a débuté ses opérations en juin et a produit à ce jour quatre récoltes de laitue. Le second ensemble, mis en service en août, aura quant à lui permis la pousse de quelques tomates cerises et d’oignons verts.
Le Centre chinois de recherche et de formation des astronautes a également installé des répliques de ces équipements sur Terre de manière à comparer les résultats et analyser les différences dans la façon dont les plantes poussent dans l’espace par rapport à leur croissance au sol. Cette recherche s’inscrit dans le cadre d’un plan à long terme visant à soutenir les missions d’exploration de l’espace lointain.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Ce système de culture sera essentiel pour la survie des astronautes lors de missions spatiales longues et lointaines, notamment celles prévues sur la Lune et Mars. Il fonctionne principalement en utilisant la photosynthèse et la transpiration des plantes pour produire de l’oxygène et régénérer de l’eau.
Plus concrètement, les plantes sont capables de convertir la lumière solaire, le dioxyde de carbone (CO2) et l’eau (H2O) en oxygène (O2) et en glucose (un type de sucre) à travers un processus appelé photosynthèse. La photosynthèse se produit dans les chloroplastes des cellules végétales, où la chlorophylle, un pigment vert, capte l’énergie lumineuse. L’oxygène est ensuite libéré tandis que le glucose est utilisé par la plante comme source d’énergie.
Les plantes absorbent également de l’eau du sol par leurs racines. Cette eau est alors transportée à travers la plante jusqu’aux feuilles. Lorsque l’eau atteint les feuilles, elle est évacuée sous forme de vapeur par de petits pores appelés stomates sur les feuilles. Cette vapeur d’eau est ensuite condensée et récupérée, fournissant une source d’eau pour les astronautes.
Préparer la suite
Ces travaux seront importants pour la suite. En effet, la Chine poursuit activement ses objectifs d’exploration spatiale, avec des plans ambitieux pour envoyer des astronautes sur la Lune avant 2030. La construction d’une base lunaire, connue sous le nom de Station internationale de recherche lunaire (ILRS), est également prévue au cours de la prochaine décennie. Bien que l’envoi d’une mission humaine sur Mars soit encore un projet à long terme, il l’est également dans les papiers chinois.
Rappelons enfin qu’au fil des années, de nombreuses autres missions spatiales, y compris à bord de la Station Spatiale internationale (ISS), ont inclus des expériences de culture de plantes à des fins de recherche et d’approvisionnement alimentaire des astronautes. Certaines des cultures précédentes ont inclus de la laitue, mais aussi de la moutarde, des radis, du blé, des pommes de terre et même des fleurs comme les zinnias. Ces expériences ont aidé les scientifiques à mieux comprendre les besoins des plantes dans l’espace, y compris l’éclairage, la nutrition et les conditions de croissance optimales.