La Chine atterrit sur la face cachée de la Lune, quelle est la suite de la mission ?

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Une représentation de l'atterrisseur lunaire chinois Chang'e 6 sur la face cachée de la Lune après son atterrissage le 2 juin 2024. Crédit : CCTV

La Chine a encore une fois marqué l’histoire de l’exploration spatiale en atterrissant sur la mystérieuse face cachée de la Lune. La mission robotique Chang’e 6 a en effet réussi à se poser dans le cratère Apollo, situé dans le bassin Pôle Sud-Aitken, ce dimanche. Mais pourquoi cette mission est-elle si importante ?

Une mission audacieuse

Jusqu’à présent, toutes les missions de prélèvement d’échantillons lunaires se sont concentrées sur la face visible de cet astre, plus accessible. La mission Chang’e 6 vise de son côté à rapporter des échantillons de la face cachée de notre satellite, ce qui serait une première mondiale en cas de succès. Pour rappel, la mission chinoise Chang’e 4 avait déjà ouvert la voie en atterrissant sur cette face cachée en 2019 pour en sonder l’environnement.

L’atterrisseur de Chang’e 6 passera maintenant plusieurs jours à collecter des échantillons de sol et de roches à la surface et à une profondeur de deux mètres. Ces échantillons seront envoyés en orbite lunaire par un véhicule d’ascension où ils seront récupérés par l’orbiteur de la mission, toujours autour de la Lune. Le tout reviendra sur Terre et devrait atterrir sous parachute le 25 juin prochain.

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Schéma montrant les différentes phases de la mission de retour d’échantillons lunaires Chang’e 6. Crédits : CNSA

Quelles retombées scientifiques ?

Les scientifiques analyseront ensuite ces échantillons pour découvrir des informations précieuses sur l’histoire et l’évolution de la Lune. Plus précisément, ces échantillons pourraient contenir des matériaux différents de ceux trouvés sur la face visible, ce qui aidera à comprendre les processus géologiques qui ont façonné les deux côtés de la Lune.

Pour rappel, la face visible de la Lune est marquée par de vastes plaines volcaniques appelées « Maria », alors que la face cachée en a beaucoup moins. En outre, la face cachée de la Lune a une croûte plus épaisse. Ces échantillons pourraient donc fournir des données permettant d’expliquer ces différences.

Il est aussi possible qu’ils dévoilent des traces d’impacts de météorites, ce qui aiderait à comprendre la fréquence et l’intensité des collisions dans le passé. Ces recherches peuvent également fournir des informations sur les champs magnétiques locaux, offrant des informations sur l’histoire magnétique de la Lune. Les échantillons pourraient même contenir des traces de l’atmosphère lunaire passée.

En analysant la composition chimique et minéralogique, les scientifiques pourraient mieux comprendre comment la Lune s’est différenciée en croûte, manteau et noyau. Il se peut aussi que cela fournisse des indices sur les théories de formation de la Lune, comme l’hypothèse de l’impact géant.

En somme, les échantillons prélevés par Chang’e 6 offriront une opportunité unique de découvrir des aspects inconnus de la Lune. Ils permettront d’améliorer notre compréhension de l’histoire géologique, volcanique et climatique de la Lune, tout en aidant à résoudre des mystères sur les différences entre ses deux faces. Ces informations seront cruciales non seulement pour la science fondamentale, mais aussi pour préparer de futures missions habitées et pour l’utilisation potentielle des ressources lunaires.