La Chine achève le plus grand réseau de télescopes solaires au monde

chine paraboles solaires radiotélescope solaire Daocheng (DSRT)
Crédit : VCG/VCG

La Chine vient d’achever la construction de ce qui est désormais le plus grand réseau de radiotélescopes au monde dédié à l’étude des activités solaires. L’installation comporte plus de trois cents antennes formant un cercle d’une circonférence de plus de trois kilomètres.

Comprendre notre étoile

Au bord du plateau tibétain, des ingénieurs viennent de terminer le montage des dernières antennes. Le site en compte précisément 313, chacune d’un diamètre de six mètres. Les opérations d’essai débuteront en juin prochain, une fois l’alignement et les tests conjoints terminés. L’observatoire, qui aura coûté environ cent millions de yuans (quinze millions d’euros), aidera les chercheurs à étudier les activités solaires et leur impact sur les conditions autour de la Terre.

« Nous entrons dans l’âge d’or de l’astronomie solaire avec de nombreux télescopes solaires majeurs désormais en ligne« , a déclaré Maria Kazachenko, physicienne solaire à l’Université du Colorado à Boulder. Parmi ces instruments figurent notamment la sonde solaire Parker de la NASA, lancée en 2018, et l’orbiteur solaire de l’Agence spatiale européenne, lancé il y a deux ans.

Les données recueillies viendront également compléter celles d’autres télescopes concentrés sur d’autres bandes de fréquence. Au cours des deux dernières années, la Chine a en effet lancé au moins quatre satellites d’observation chargés d’étudier notre étoile aux fréquences ultraviolettes et aux rayons X. Le pays dispose désormais d’instruments capables d’observer tous les niveaux du Soleil, de sa surface à l’atmosphère la plus externe.

« Cet observatoire fournira également des données importantes sur les activités solaires qui ne sont pas visibles par les télescopes dans d’autres fuseaux horaires« , ajoute Ding Mingde, physicien solaire à l’Université de Nanjing, soulignant l’importance de la coopération mondiale dans ce domaine.

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Une vue aérienne du chantier de construction le 13 novembre 2022 dans province chinoise du Sichuan. Crédits : VCG/VCG

Mieux se préparer

Ce nouveau complexe de 313 antennes disposées en un cercle de 3,14 km de circonférence se concentrera principalement sur l’observation des éruptions solaires et des éjections de masse coronale.

Ces événements, déclenchés par des réalignements du champ magnétique se produisant dans les taches solaires, peuvent interférer avec ou surcharger l’électronique terrestre, mais aussi celle des satellites en orbite. En février, l’une de ces éjections avait notamment détruit une quarantaine de satellites de communication Starlink de SpaceX. Par ailleurs, ces événements peuvent également potentiellement menacer l’intégrité physique des astronautes à bord de l’ISS et de la nouvelle station spatiale chinoise.

L’objectif de ce nouvel observatoire sera donc d’anticiper ces activités solaires dans le but de mieux s’y préparer.