La Chine a réussi à développer des embryons de souris dans l’espace

Crédit : National Cancer Institute / Wikipedia

Les projets de colonisation de l’espace viennent de franchir un palier supplémentaire : des scientifiques chinois ont réussi à développer des embryons de souris en situation de microgravité à bord d’un satellite lancé en avril dernier.

Selon l’Académie des Sciences chinoise, des scientifiques chinois sont parvenus à contrôler le développement d’embryons de souris en microgravité à bord du satellite SJ-10 lancé en orbite au début du mois d’avril dernier. « Ce succès constitue une première étape dans le développement des technologies qui permettront de concrétiser le voyage interstellaire et la colonisation de nouveaux mondes », déclare Enkui Duan, directeur scientifique du projet, à Emiko Jozuka, journaliste à Motherboard.

Le satellite a atterri en Mongolie le 18 avril dernier, Enkui Duan a alors fait le voyage pour récupérer les embryons qui avaient survécu et les ramener à Pékin pour analyse. « L’expérience que nous avons menée dans l’espace constituait un défi de taille. Nous avons embarqué plus de 6000 embryons de souris sur le satellite SJ-10 en utilisant notre nouveau dispositif de congélation et décongélation de mammifères de masse », note le chercheur.

Pour parvenir à cette prouesse, la culture d’embryons a été placée dans une chambre parfaitement isolée offrant les conditions optimales au développement d’embryons dans l’espace. Une caméra se chargeait de capturer des photos des embryons se développant en microgravité tandis qu’ils étaient en orbite. Grâce à l’imagerie médicale, les chercheurs ont pu observer comment les embryons de mammifères se sont développés jusqu’au stade de blastocystes (structures formées au tout début du développement des mammifères) durant quatre jours.

Les embryons peu avant le lancement, ils ne possèdent alors que deux cellules. Image : Enkui Duan / Académie des Sciences chinoise

Il s’agit désormais de comparer ces embryons développés en conditions de microgravité à des embryons développés en conditions normales, sur Terre afin d’en déceler les éventuelles différences. Cette prouesse va permettre à court terme d’évaluer à quel point les séjours prolongés dans l’espace peuvent affecter la fertilité et à long terme de contribuer à définir le cadre dans lequel les humains pourraient vivre normalement dans l’espace et s’y reproduire.

« Nous voulons que les humains réalisent leur rêve de survivre et de se reproduire dans l’espace. À présent, nous avons prouvé que l’étape la plus délicate du développement embryonnaire pouvait être atteinte en microgravité », explique Enkui Duan tout en tempérant sur le fait que même s’ils font des avancées, les humains sont encore très loin d’être prêts à coloniser l’espace.