chien TSPT
Crédits : LuPa Creative/iStock

Les chiens sont capables de détecter un flashback imminent du TSPT

Les chiens d’assistance sont réputés pour leur capacité remarquable à détecter divers signes précurseurs de situations médicales potentiellement dangereuses chez les humains, comme les crises imminentes ou les épisodes d’hypoglycémie. Une nouvelle étude suggère même que ces chiens pourraient être formés pour détecter les flashbacks imminents des troubles du stress post-traumatique (TSPT) en surveillant la respiration des personnes qui ont subi des traumatismes.

Détecter les signes avant-coureurs

Les troubles de stress post-traumatique (TSPT) sont un trouble psychiatrique susceptible de survenir chez une personne après avoir vécu un événement traumatisant, comme un accident, un acte de violence ou une catastrophe naturelle. Les symptômes du TSPT peuvent inclure des flashbacks de l’événement traumatisant, une hypervigilance, des cauchemars récurrents, un évitement des situations qui rappellent le traumatisme ou encore des troubles de l’humeur ou du sommeil. Pour de nombreuses personnes atteintes de TSPT, ces symptômes peuvent alors avoir un impact significatif sur leur qualité de vie et leur bien-être émotionnel.

Dans cette optique, des chercheurs de l’Université Dalhousie ont réalisé une étude novatrice visant à explorer la possibilité que les chiens d’assistance puissent détecter les épisodes de TSPT imminents chez les personnes qui ont vécu des traumatismes. Notez que jusqu’à présent, les chiens d’assistance associés au TSPT étaient généralement entraînés à réagir aux signaux comportementaux et physiques des personnes en détresse. Ici, l’étude visait à savoir si certains chiens pourraient également détecter ces épisodes avant qu’ils ne surviennent.

chien TSPT
Crédits : Jacob Wackerhausen/iStock

Des résultats remarquables

Pour ces travaux, les chercheurs ont recruté 26 participants, dont 54 % répondaient aux critères diagnostiques du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ces participants ont été invités à revivre leurs expériences traumatisantes tout en portant différents masques. Pendant ces sessions, un masque fournissait un échantillon d’haleine calme utilisé comme contrôle, tandis qu’un autre masque porté lors du rappel du traumatisme fournissait un échantillon d’haleine cible.

Les participants ont également rempli des questionnaires sur leur niveau de stress et leurs émotions pendant les séances. Pendant ce temps, 25 chiens de compagnie ont été recrutés pour être formés à la détection des odeurs. Parmi eux, Ivy et Callie se sont avérés être les plus compétents et motivés pour participer à l’étude. Ces deux chiens ont été entraînés à reconnaître l’odeur spécifique des échantillons d’haleine cible. Ils ont été récompensés lorsqu’ils identifiaient correctement les échantillons de respiration associés au stress. Ivy et Callie ont alors montré une précision impressionnante dans la distinction entre les échantillons stressés et non stressés avec des taux de réussite allant jusqu’à 90 %.

Les chercheurs ont ensuite soumis Ivy et Callie à une série de tests pour évaluer leur capacité à détecter les composés organiques volatils (COV) associés au stress dans la respiration humaine. Les résultats ont alors montré que les chiens étaient capables de détecter avec précision les COV de stress. Ivy a en effet atteint une précision de 74 % et Callie une précision de 81 % dans cette deuxième série d’expériences.

En analysant les réponses des chiens par rapport aux émotions autodéclarées des participants humains, les chercheurs ont alors découvert que la performance d’Ivy était corrélée à l’anxiété, tandis que celle de Callie était corrélée à la honte. Ces résultats suggèrent donc que les chiens peuvent être sensibles aux hormones de stress spécifiques associées à différents états émotionnels.

Une piste prometteuse

En fin de compte, cette étude démontre la capacité des chiens d’assistance à détecter les signes précurseurs de stress chez les personnes atteintes de TSPT. En identifiant ces signaux avant-coureurs, les chiens pourraient alors potentiellement aider à prévenir ou à atténuer les épisodes de détresse émotionnelle, offrant ainsi un soutien précieux aux personnes touchées par ce trouble.

Cette découverte représente donc une avancée majeure dans le domaine de l’assistance médicale et ouvre de nouvelles perspectives sur la manière dont les animaux peuvent contribuer à la gestion des troubles de santé mentale.

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Frontiers in Allergy.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.