Le scarabée a adopté une stratégie radicale pour faire face au changement climatique

Crédits : Pixnio

Pour mieux répondre et survivre aux contraintes imposées par le changement climatique, les scarabées ont adopté une stratégie radicale : réduire leur taille pour mieux s’adapter aux modifications de leur environnement. 

La hausse des températures du globe a des conséquences directes sur la faune mondiale qui doit trouver des solutions et des nouvelles stratégies pour s’y adapter. Trois se détachent : migrer vers des régions moins chaudes du globe, décaler les périodes de reproduction et enfin la plus radicale des trois : réduire sa taille. À l’instar des animaux à sang chaud et des poissons, c’est cette troisième option que semble avoir choisi le scarabée.

C’est en tout cas ce qu’indiquent les travaux d’une équipe de l’Université de Colombie-Britannique (Canada), publiés dans la revue Journal of animal ecology. Avec ses étudiants, la professeure assistante de botanique et de zoologie Michelle Tseng a au préalable dû mesurer la corpulence de 6 500 scarabées de huit espèces différentes collectés dans la nature depuis 1910. « Nous avions des données sur 100 ans de spécimens capturés. C’est cool que des gens aient collecté ces insectes en notant toutes les informations nécessaires sans savoir quel usage en serait tiré. C’est ce qui fait que notre article tient la route ! » s’enthousiasme Sina Soleimani, une étudiante, dans un communiqué de l’Université.

Parmi ces informations, la date de prélèvement et les endroits d’où proviennent les scarabées, à savoir les basses terres continentales dans le sud de la Colombie-Britannique puis la vallée de l’Okanagan. Les étudiants ont pu contacter les organismes forestiers de ces deux régions et obtenir l’évolution de leur température au cours du XXe siècle. Résultat : +1,6 °C pour les basses terres, et +2,5 °C pour la vallée de l’Okanagan.

Il a ensuite fallu comparer les tailles des scarabées et les faire corréler avec ces hausses des températures. Ces comparaisons ont montré que les quatre plus grosses espèces avaient diminué de taille, alors que les quatre plus petites n’avaient pas changé. Au total, les quatre plus grosses espèces ont diminué de 20 % au cours de ces 45 dernières années.

Mais pourquoi les grosses espèces ont réduit leur taille et pas les plus petites ? Cela s’explique par la règle de Bergmann, découverte au XIXe siècle, qui stipule que la taille des organismes diminue à mesure que la température s’élève car plus on est petit, plus la surface du corps augmente par rapport à son volume. La petite taille permet d’évacuer plus facilement la chaleur, une capacité dont jouissaient donc déjà les plus petites espèces de scarabées.

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