Chez les abeilles du Cap, pas besoin de mâle pour se reproduire

Crédits : image4you / Pixabay

Chez l’abeille du Cap, une sous-espèce d’abeille, il n’y a pas que la reine qui est fertile, mais aussi les ouvrières. De plus, celles-ci sont capables de se reproduire sans qu’un mâle ne soit intervenu dans le processus.

En général chez les abeilles, la reine est le seul individu femelle de la colonie qui est fertile. Il y a donc normalement une seule reine adulte accouplée par ruche, laquelle devient ensuite la mère de toutes les abeilles. Les œufs fécondés par les mâles donneront des femelles et les œufs non fécondés donneront quant à eux des mâles. Mais chez l’abeille du Cap (Apis mellifera capensis ou A. m. capensis), une sous-espèce de l’Apis mellifera, les choses ne se passent pas ainsi.

En effet, cette sous-espèce possède plusieurs particularités. D’abord, la reine n’est pas la seule femelle fertile, toutes les ouvrières le sont, ce qui est unique. Ensuite, celles-ci ont la capacité de se reproduire sans qu’un mâle n’ait participé. Une reproduction asexuée baptisée « parthogénèse thélytoque« , et qui se définit par le développement de l’ovocyte (ovule) sans aucune fécondation extérieure. Ici, une division cellulaire appelée méiose se déroule de la manière suivante : les femelles A. m. capensis pondent des œufs qui vont être fécondés par des noyaux contenant leur propre ADN. Un processus qui donne uniquement naissance à des femelles ouvrières.

Dans la revue PLOS Genetics, des chercheurs de l’Université d’Uppsala, en Suède, se sont penchés sur ces étonnantes particularités. Après avoir séquencé le génome des abeilles du Cap et l’avoir comparé à celui des autres espèces dont la reproduction est classique, ils sont arrivés à la conclusion d’une explication génétique, avec de grandes différences pour certains gènes. Ceux-ci sont impliqués dans la production de substances organiques telles que les ecdystéroïdes, les hormones juvéniles et la dopamine qui jouent un rôle majeur dans l’activation des ovaires et donc de la méiose.

Source : PLOS