Rosetta découvre l’origine de la chevelure de « Tchouri »

Crédits : ESA

Encore une nouvelle découverte pour Rosetta, qui continue d’étudier la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko. L’origine de la chevelure a été repérée : il s’agirait de jets de poussière provenant de plusieurs puits.

La chevelure de « Tchouri », c’est-à-dire le halo autour de la comète, est due à des jets de poussière, mais d’où viennent-ils ? Dans l’étude publiée dans Nature, les chercheurs expliquent que Rosetta, la sonde européenne chargée de récolter des informations sur la comète aurait permis de découvrir de nombreux puits circulaires à sa surface. Ces jets de matière jailliraient ainsi de leurs parois.

Ces puits mesurent jusqu’à 200 mètres de diamètre et 200 de profondeur également. 6 sur les 18 découverts sont actifs. « C’est la première fois qu’un lien est établi entre la morphologie et l’activité d’une comète. Jusqu’à présent, nous ne disposions que de modèles », précise Jean-Baptiste Vincent, auteur de l’étude et chercheur à l’institut Max Planck de Göttingen, en Allemagne.

Localisation des différents puits / ESA
Localisation des différents puits / Crédits : ESA

Comment ces puits se sont-ils formés ?

Les cratères, bassins ou trous repérés sur « Tchouri » ne peuvent pas être dus à des impacts puisque les comètes sont des corps célestes trop petits. Jean-Baptiste Vincent déclare : « Statistiquement, on attendrait 3 ou 4 cratères de collision sur 67P, soit bien moins que les dix-huit puits déjà identifiés ». Les scientifiques ont écarté l’hypothèse de la vaporisation des glaces ou de l’érosion qui auraient mis 7 000 ans à parvenir à ce résultat, alors que le noyau n’est actif que depuis environ 60 ans.

Le plafond de cavités sous la surface aurait pu s’effondrer pour former ces puits. Deux hypothèses sont envisagées par les chercheurs pour expliquer la formation de ces cavités. La première suggère qu’elles se sont formées avec la formation de la comète, à partir de l’agglomération de petits blocs. « C’est une possibilité, mais cela n’explique pas la forme circulaire de ces puits », précise Jean-Baptiste Vincent.

La seconde propose que les cavités soient nées suite à la transformation de glace carbonique en gaz à certains endroits sous la surface de la comète. « Malheureusement, il n’est pour l’instant pas possible de trancher entre ces hypothèses », conclut le chercheur. Les scientifiques en sauront plus grâce aux résultats du radar censé sonder le cœur de « Tchouri ».

Sources : Le Monde, Le Point.

– Illustration principale : ESA