Des chercheurs veulent soigner le cancer à l’aide de nanoparticules d’or

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Il est désormais possible d’éliminer les cellules cancéreuses en injectant des nanoparticules d’or dans l’organisme. Celles-ci sont ensuite éclairées par un laser afin de leur permettre d’effectuer leur besogne. Les essais cliniques se déroulant actuellement aux États-Unis semblent être encourageants.

L’or est un matériau utilisé depuis des millénaires pour confectionner des bijoux et toutes sortes d’objets. Il est particulièrement apprécié des joailliers pour ses caractéristiques : inoxydable et inerte chimiquement, il s’agit d’une matière noble. Cependant, ce métal précieux pourrait dans le futur devenir un standard de la lutte contre le cancer.

À l’échelle nanométrique, l’or prend des couleurs variables en fonction de la taille des particules. Cette particularité est déjà utilisée depuis longtemps dans le cadre de la décoration de verres et de faïences dans le but de leur donner une intense couleur rubis. Il s’avère que lorsque ces particules sont éclairées, les électrons de conduction sont stimulés par l’onde de lumière et occident instantanément de manière intense : il s’agit de la résonance.

Justement, cette résonance est intéressante dans le cadre de la photothermie, une technique visant à détruire les cellules cancéreuses en les brûlant sélectivement à partir de vibrations et de rayons infrarouges. Cette technique est désormais utilisée chez des patients ayant développé des tumeurs au cou ou à la tête.

Des chercheurs américains ont mis au point une technique innovante. Celle-ci consiste à injecter directement les nanoparticules d’or dans le système sanguin du patient. Près de cent fois plus petites que les cellules du corps, les nanoparticules d’or investissent l’espace et se concentrent de façon naturelle sur les tumeurs cancéreuses très fournies en vaisseaux sanguins par définition. À ce niveau, leur capacité à entrer en résonance prend toute son utilité.

Éclairées par un rayon lumineux, les nanoparticules d’or chauffent et détruisent les tumeurs cancéreuses, mais le processus est assez dangereux. Les nanoparticules sont inoffensives pour notre organisme, mais lorsque celles-ci chauffent, il faut se limiter scrupuleusement aux zones infectées. En effet, la chaleur ne fait pas de détail et peut endommager des parties saines. Ainsi, tout relève de l’habilité des chercheurs à paramétrer une fréquence lumineuse calculée spécifiquement pour chauffer l’or sans impacter les autres tissus.

La photothermie pourrait devenir un standard de la lutte contre le cancer comme l’explique Le Point, en évoquant diverses variantes de la technique. Il se pourrait que dans un avenir plus ou moins proche, la chimiothérapie et la radiothérapie (qui sont les traitements actuellement les plus utilisés) puissent être rejointes par la photothermie. Avant cela, les chercheurs doivent mener d’autres études plus poussées afin de mieux connaître ses effets et de mesurer plus précisément les risques.

Sources : The Conversation – Le Point – 20 minutes