Des chercheurs veulent étudier le développement embryonnaire sur des embryons viables et génétiquement modifiés

Au bout de 10 semaines également, l'embryon peut déjà toucher et sentir de ses mains l'environnement

L’émergence des biotechnologies est aujourd’hui au cœur d’un débat éthique. Les découvertes croissantes sur le génome humain entraînent la création de nouvelles thérapies traitant directement l’origine de certaines maladies. Tout d’abord uniquement à visée thérapeutique, ces nouvelles technologies se retrouvent maintenant utilisées pour acquérir une meilleure connaissance du corps humain. Pour la première fois, des embryons viables ont été génétiquement modifiés afin d’identifier les gènes clés indispensables à leur développement. 

C’est dans la capitale londonienne qu’a été effectuée cette étude expérimentale sur le développement embryonnaire. En utilisant la technologie CRISPR-Cas9, Kathy Niakan et son équipe ont pu étudier l’influence du gène OCT4 sur le développement des embryons. Afin d’avoir lieu, cette recherche s’est vu attribuer près de 60 embryons congelés dont l’utilisation devait tout d’abord s’exercer dans le cadre d’une insémination artificielle. Condamnés à être détruits, ces embryons furent légués à la science par des parents dont la FIV s’était déroulée avec succès !

Directement congelés après la fécondation, les embryons ont pu être étudiés à partir de leur premier stade de développement cellulaire. L’utilisation de ciseaux nucléotidiques s’est révélée indispensable pour obtenir les résultats attendus.

La biotechnologie CRISPR-Cas9 permet de découper avec grande précision une partie spécifique d’ADN. Après que CRISPR a détecté la séquence à découper, l’endonucléase Cas9 s’attelle au clivage du brin concerné. Ainsi, les chercheurs ont pu facilement supprimer le gène OCT4 de certains embryons puis en observer le développement une semaine durant.

D’après leurs résultats, le gène OCT4 interviendrait bien dans le développement embryonnaire, notamment lorsque l’embryon rentre dans le blastocyste, un des premiers stades embryonnaires s’établissant après les sept premiers jours de développement. Les embryons génétiquement modifiés, c’est-à-dire dépourvus du gène OCT4, n’ont pas pu atteindre cette phase de développement.

Cette étude a été lancée afin d’identifier les gènes clés du développement embryonnaire et ainsi justifier le non-aboutissement de certaines inséminations artificielles. Sur cent embryons, seulement douze arriveraient à terme. Les résultats de cette recherche permettraient donc d’améliorer le processus de fécondation.

En attendant, l’Autorité de la Fécondation et de l’Embryologie humaine a débloqué deux nouveaux budgets pour que le groupe de recherche de l’Institut Francis Crick puisse étudier le rôle d’autres gênes dans le développement embryonnaire.

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