Des chercheurs parviennent à créer une méthode de production artificielle de soie d’araignée

Crédits Marlene Andersson/Swedish University of Agricultural Sciences/ Nature Chemical Biology

Ultra résistant et élastique, le fil de soie d’araignée a des caractéristiques exceptionnelles qui pourraient révolutionner le textile, la chirurgie ou encore la médecine régénérative. Pour la première fois, des chercheurs sont parvenus à créer une méthode de production artificielle de soie d’araignée.

Certains des longs polymères protéiques qui composent la soie d’araignée sont parfaitement alignés, un agencement spatial qui octroie à cette matière des capacités de solidité similaires à celles d’un fil d’acier. Quant à d’autres polymères qui ont quant à eux d’un agencement spatial entremêlé, ils bénéficient là d’une capacité d’élasticité exceptionnelle. Ensemble, ces caractéristiques font que la résistance du fil d’araignée est supérieure à celle du Kevlar, un matériau ultrarésistant notamment utilisé dans la fabrication de gilets pare-balles.

Ces caractéristiques ont évidemment toujours inspiré les industriels qui cherchent à produire cette soie d’araignée pour différents domaines de la médecine au textile. Différentes méthodes ont été testées, comme l’élevage qui a échoué puisque les animaux se mangeaient entre eux.

La transgenèse s’est montrée fructueuse pour produire la matière première. Une fois identifié, le gène à l’origine de la production de soie chez l’araignée a été implanté sur d’autres animaux, comme le ver à soie ou les ovins. Désormais, des brebis génétiquement modifiées sont capables de produire un lait riche en protéines de soie d’araignée.

Mais produire de la soie ne signifie pas que l’on est capable de la filer à la manière de l’araignée. Personne n’y était parvenu jusqu’à la publication récente de travaux dans la revue Current Biology par une équipe de l’Université d’Uppsala, en Suède.

En effet, ces chercheurs sont parvenus à mettre au point un appareil de filature de la soie d’araignée produite qui imite le canal arachnéen par lequel le processus se déroule naturellement. Chez l’araignée, c’est par ce canal qu’est expulsée la solution protéique. En passant par ce canal, le pH varie et la pression augmente, ce qui provoque la liaison des protéines et la fabrication de soie à sa sortie. « Ceci est le premier exemple réussi de filature de soie d’araignée biomimétique », explique le Dr Anna Rising, l’une des chercheuses de l’étude relayée par le DailyMail.

Cette réussite ouvre la porte à une utilisation généralisée dans les années à venir, notamment dans le textile où l’on pourrait concevoir des pièces plus légères et ultrarésistantes. Le fil de soie d’araignée étant également biocompatible, un avenir en chirurgie et en médecine régénérative est également offert.