Des chercheurs ont trouvé un moyen de limiter le gaspillage alimentaire !

Crédits : Sigurdas / Wikipédia

Des chercheurs américains proposent de recouvrir nos fruits et légumes de soie pour leur assurer une meilleure conservation, et réduire ainsi le gaspillage alimentaire.

Le gaspillage alimentaire est un flĂ©au. Nous savons par exemple qu’en France, chaque annĂ©e, nous gaspillons de 1.2 Ă  6 millions de tonnes de nourriture. Cela reprĂ©sente un gaspillage alimentaire de 20 Ă  100 kilos d’aliments comestibles par personne et par an. Ainsi, au minimum 38 kilos de nourriture sont jetĂ©s chaque seconde Ă  la poubelle. Parmi les aliments jetĂ©s, près de deux tiers concernent les fruits et lĂ©gumes abĂ®mĂ©s, tandis qu’un tiers concerne des produits emballĂ©s. Des pertes essentiellement dues au fait que ces denrĂ©es sont particulièrement fragiles et susceptibles de se dĂ©tĂ©riorer prĂ©maturĂ©ment.

Pour lutter contre le problème, des chercheurs de la Tufts University proposent de recouvrir nos fruits et lĂ©gumes d’une fine pellicule de soie. Le but : conserver les denrĂ©es pendant une semaine sans avoir recours Ă  la rĂ©frigĂ©ration. D’origine animale, la soie est naturelle, biocompatible, biodĂ©gradable, inodore et invisible (si l’on utilise l’épaisseur conseillĂ©e par les chercheurs amĂ©ricains). Ainsi, elle constituerait une solution idĂ©ale pour aider Ă  la conservation de nos fruits et lĂ©gumes.

Pour arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont plongé, jusqu’à quatre fois de suite, des fraises fraîchement cueillies dans une solution contenant 1 % de protéines de fibroïne de soie. Puis, ils ont traité les fruits ainsi recouverts de soie sous vide et à la vapeur d’eau pendant différents laps de temps. Objectif : créer un nombre variable de structures en feuillets dits « bêta » au sein du revêtement, car, plus le traitement est long, plus on observe de feuillets bêta et plus le revêtement de soie est robuste. Les chercheurs se seront concentrés sur des couches d’une épaisseur comprise entre 27 et 35 microns.

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Les fraises ainsi traitĂ©es ont ensuite Ă©tĂ© stockĂ©es Ă  tempĂ©rature ambiante, tout comme des fraises non traitĂ©es, destinĂ©es Ă  servir de tĂ©moins. Sept jours plus tard, les fraises traitĂ©es Ă©taient toujours aussi juteuses et fermes qu’au premier jour. Les non traitĂ©es, elles, avaient perdu de leurs couleurs et s’étaient dĂ©shydratĂ©es. Selon les chercheurs, c’est le revĂŞtement de soie qui a rendu les fraises moins permĂ©ables au dioxyde de carbone et Ă  l’oxygène, ralentissant ainsi leur dĂ©tĂ©rioration.

DĂ©cidĂ©ment, la soie n’en a pas fini de faire parler d’elle. Les applications d’une telle technologie sont en effet incroyables dans les domaines aussi vastes et variĂ©s, tels que la protection des aliments, certes, mais Ă©galement la science des matĂ©riaux, ou encore la mĂ©decine. Parallèlement, des chercheurs de la mĂŞme universitĂ© envisagent d’ailleurs de mener des expĂ©riences sur la rĂ©alisation des super-condensateurs, rĂ©alisĂ©es entièrement en soie, pour explorer la possibilitĂ© de produire des dispositifs de stockage d’énergie bio-compatibles, bio-dĂ©gradables et respectueuses de l’environnement.

Source : Futura-sciences