Une étude menée par des scientifiques européens a permis d’écouter le « chant de la Terre » depuis les fonds marins, une sorte de bourdonnement permanent dont l’existence est soutenue depuis de nombreuses années. Le but de la manœuvre ? Pouvoir à terme cartographier l’intérieur de notre planète.
Découvert en 1998, ce phénomène de bourdonnement de la Terre — n’ayant aucun lien avec les activités sismiques habituelles — est bien connu des scientifiques. En 2015, le CNRS a publié un article complet expliquant parfaitement l’action des vagues sur le fond marin à l’origine de ces ondes sismiques.
Une nouvelle étude publiée le 14 novembre 2017 dans la revue Geophysical Research Letters a été menée par des chercheurs des universités de Stuttgart (Allemagne) et d’Oxford (Royaume-Uni) ainsi que de l’Institut de Physique du Globe de Paris. Les scientifiques annoncent avoir pu écouter, de 2012 à 2013, ce bourdonnement depuis les fonds marins par le biais de 57 sismomètres disséminés dans l’océan Indien.
Selon Martha Deen, l’auteure principale de l’étude, le son émis est égal à un nanoGal (unité d’accélération) et a indiqué qu’il s’agissait de la première fois que ce bourdonnement avait été isolé dans les fonds marins, alors que ceux-ci sont en général très bruyants. Par ailleurs, le son produit se situe à une fréquence comprise entre 2,9 et 4,5 millihertz, soit environ 10 000 fois trop basse pour être perceptible par l’Homme.
Les chercheurs expliquent que le bourdonnement de la Terre n’est donc pas dû à un phénomène se produisant en pleine mer comme le suggéraient de précédentes études mais à une interaction entre les vagues et le fond, à proximité du plateau continental. Cependant, il existe une autre théorie indiquant que le son pourrait provenir de turbulences se produisant dans l’atmosphère, en lien avec les vents.
L’étude pourrait trouver une application attendue selon les chercheurs, comme celle de cartographier l’intérieur de la Terre. Jusqu’à aujourd’hui, le bourdonnement n’avait été mesuré qu’en surface, cette dernière représentant seulement 30 % de la surface de la Terre.
Sources : CNRS – National Geographic – Slate