Des chercheurs ont découvert des momies datant de l’âge du Bronze en Grande-Bretagne

Crédits : iStock

Grâce à une nouvelle méthode mise au point par des chercheurs de l’Université de Sheffield, des restes de momies datant de l’âge du Bronze ont pu être identifiés en Grande-Bretagne. Une découverte majeure qui pourrait modifier notre vision des rites funéraires pratiqués à cette époque dans ce pays… et potentiellement dans le reste de l’Europe!

Contrairement aux idées reçues, la momification serait (très) loin d’être l’apanage du peuple de l’Égypte ancienne comme en témoigne une découverte qui a donné lieu à une récente publication dans le magazine Antiquity. Des scientifiques de l’Université de Sheffield ont en effet mis au jour, en Grande-Bretagne, des « momies » datant de l’âge du Bronze, soit entre 2500 et 800 ans avant Jésus-Christ. Une découverte qui laisserait donc sous-entendre que la pratique de la momification aurait été courante dans cette partie du monde à cette époque.

Pour autant, ce ne sont pas des momies au sens commun du terme qui ont été retrouvées puisque l’humidité caractéristique des îles britanniques n’est pas une condition favorable à la préservation des bandelettes. Néanmoins, des analyses effectuées sur les ossements ont révélé des signes suggérant la pratique de la momification. « Notre équipe a découvert qu’une analyse microscopique des os pouvait déterminer si le squelette en question avait précédemment été momifié, même si ce dernier a été enterré dans un environnement défavorable aux restes momifiés », explique le Dr Tom Booth, dans le communiqué de l’Université de Sheffield.

Les scientifiques ont ainsi découvert que sur les 34 corps retrouvés au sein des sépultures britanniques, seulement quelques squelettes avaient subi des dégradations bactériennes. Or, le processus de momification permet justement d’empêcher les bactéries de s’attaquer à la dépouille d’une personne décédée. En outre, ces ossements ont également été comparés avec ceux de momies extrêmement bien conservées en provenance d’Irlande et du Yémen. Ce recoupement a ainsi permis de démontrer que l’état « d’érosion bactérienne » des os retrouvés en Grande-Bretagne était tout à fait compatible avec la pratique de la momification.

Enfin, les chercheurs ont remarqué sur certains ossements la présence de signes de brûlures qui pourraient témoigner d’une tentative de préservation des corps en les « fumant » ou en les laissant sécher au soleil. « Nos recherches montrent que fumer sur un feu et enterrer volontairement dans une tourbière font partie des techniques que les anciens Britanniques ont pu utiliser pour momifier leurs morts. D’autres techniques ont pu inclure l’éviscération, dans laquelle les organes étaient enlevés peu après la mort », explique le Dr Booth.

« L’idée que les Britanniques, et potentiellement les communautés européennes de l’âge du Bronze, ont investi des ressources pour momifier et conserver une proportion de leurs morts altère fondamentalement nos perceptions des rituels funéraires et des croyances à ces époques », déclare le Dr Booth. En effet, bien que des momies ont déjà été retrouvées dans d’autres pays du monde (Chine, Chili, Japon, etc.), et ce à différentes époques, c’est la première fois qu’une telle découverte est réalisée en Europe à une période aussi reculée de l’Histoire. Le Dr. Booth estime par ailleurs que la méthode employée par son équipe devrait être utilisée par des archéologues un peu partout en Europe afin « d’identifier davantage de civilisations anciennes qui momifiaient leurs morts ».

Sources : Slate — levifnouvelobs

  • Illustration principale : Squelette retrouvé dont le corps devait être momifié – Geoff Morley