Des chercheurs mettent au point une hallucination visuelle universelle

Crédits : UNSW

Afin de mieux comprendre le mécanisme cérébral naturel à l’origine des hallucinations visuelles, des chercheurs en neuro-psychologie ont mis au point une hallucination visuelle « universelle », c’est-à-dire qu’elle est perçue de la même manière par n’importe quelle personne en bonne santé mentale.

Une nouvelle méthode pour induire des hallucinations visuelles chez les individus en bonne santé pourrait conduire à de nouveaux traitements pour pouvoir les contrôler chez les personnes atteintes de dégénérescences mentales, comme la maladie de Parkinson, annoncent des chercheurs de l’UNSW, l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie. En effet, bien que souvent associée à des troubles psychiatriques, les personnes en bonne santé peuvent aussi avoir des hallucinations visuelles après la prise de médicaments, étant privées de sommeil ou souffrant de migraines. « Nous savons depuis plus de 100 ans que la lumière vacillante peut provoquer chez presque tout le monde l’expérience d’hallucination » déclare Joel Paerson, en charge de l’étude.

En exploitant la connaissance établie notamment sur le phénomène de la persistance rétinienne, à savoir la capacité de l’oeil à retenir une image projetée pendant quelques centièmes de secondes, cette équipe de neuro-psychologues est parvenue à concevoir une hallucination universelle, objective, identique pour qui que ce soit, à consulter dans la vidéo ci-dessous. Dans celle-ci, la lumière blanche projetée sur le fond noir donne en effet l’impression de voir circuler des tâches grises dans l’anneau blanc. Attention toutefois, il est recommandé à toute personne ayant des antécédents de migraines, d’épilepsie ou de troubles psychiatriques de s’abstenir de regarder la vidéo.

L’étape suivante va consister en l’élaboration d’une méthode capable de modéliser ces hallucinations et localiser leur origine dans le cerveau chez les personnes malades. « Si nous pouvons utiliser ces modèles pour étudier leurs hallucinations, nous pouvons trouver ce qui pourrait être leur cause, et nous espérons en apprendre davantage sur d’autres symptômes qui accompagnent les états hallucinogènes naturels. Cela nous aidera à informer sur ce qui se passe pathologiquement dans le cerveau au cours des hallucinations, et finalement nous aider à développer de nouveaux traitements » ajoute Joel Paerson, dont l’équipe a publié l’étude dans la revue eLife.

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