Des chercheurs mettent au point une balance capable de peser une cellule vivante !

Crédits : ETHZ

Des chercheurs suisses ont mis au point une « picobalance » capable d’une précision incroyable, pouvant peser des cellules vivantes. Il s’agit pour la science d’un moyen ouvrant de nouvelles portes concernant la recherche en biologie.

L’échelle Pico est infiniment petite : 10 puissance -12 ! Il s’agit par ailleurs de la plus petite unité de mesure de capacité électrique couramment utilisée en électronique. Or, les chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ) menés par Daniel Muller ont construit une balance permettant ce genre de mesure. Le but ? Mesurer le poids d’une cellule active, une grande première.

L’étude publiée dans la revue Nature le 25 octobre 2017 indique que pour mettre au point cette picobalance, les scientifiques ont relié une cellule à un microlevier en silicone dont la longueur était de seulement 0,2 millimètre. Ensuite, un laser a été utilisé pour faire osciller le tout, un mouvement dont la variation traduit le poids de la cellule. À l’aide d’un second laser, à infrarouge cette fois-ci, les chercheurs ont pu mesurer cette fluctuation et ont établi le poids d’une cellule humaine.

Selon les scientifiques, le fibroblaste humain testé (cellule de soutien) pèse 2,3 nanogrammes. Le fait est que cette mesure a été réalisée dans des conditions compatibles avec la vie alors qu’auparavant, les moyens nécessitaient un milieu sec. Par ailleurs, les chercheurs ont pu mesurer des changements de poids toutes les 10 millisecondes, une variation de poids située entre 1 et 4 % (15 pictogrammes). Il faut savoir que cette variation est tout à fait normale car traduisant l’activité de la cellule.

« C’est peut-être une amélioration de l’ordre d’un facteur 100 à 1000 », indique Sandor Kasas, principal meneur de l’étude, décrivant la précision de cette nouvelle méthode dans un communiqué de l’ETHZ.

Concernant les champs d’application, ceux-ci pourraient être nombreux, notamment en médecine. En effet, il pourrait par exemple s’agir de déceler le nombre de virus ayant infecté une cellule. Enfin, pourquoi ne pas imaginer une application dans l’industrie cosmétique concernant, par exemple, les produits absorbant les cellules.

Sources : Phys.org – Science & Vie