Des chercheurs expliquent pourquoi la perception de la beauté varie d’une personne à l’autre

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En matière d’attirance physique, nous sommes beaucoup à avoir des goûts très différents. En effet, les traits d’un même visage pourront être perçus comme attractifs par certaines personnes tandis que d’autres les jugeront négativement. Mais pourquoi une telle hétérogénéité dans notre perception de la beauté? Une équipe de chercheurs américains semble enfin avoir élucidé la question en comparant les goûts en matière d’attirance physique de jumeaux monozygotes et dizygotes. Explications.

C’est bien connu, la beauté d’une personne dépend grandement des yeux de celui qui la regarde. Mais quelle est la réelle nature de cette subjectivité liée à l’observateur ? Se forge-t-elle par l’expérience de vie, l’environnement familial ou est-elle inscrite génétiquement dès la naissance ? Si cette question a longtemps divisé la communauté scientifique, des chercheurs américains de l’hôpital général du Massachusetts (États-Unis) semblent avoir finalement trouvé une réponse. En effet, dans leur étude publiée en octobre dernier au sein de la revue Current Biology, les scientifiques affirment que l’attirance ou non pour un visage dépendrait majoritairement de l’expérience personnelle.

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de cette recherche ont recruté 547 jumeaux monozygotes (issus du même ovule avec un patrimoine génétique identique), 214 jumeaux dizygotes (issus de deux ovocytes distincts avec un patrimoine génétique différent) et 660 individus non jumeaux. Chaque participant de l’étude devait noter les photos de 98 visages masculins et 102 visages féminins sur une échelle de 1 à 7 : 1 représentant un visage très peu attractif et 7 un visage très attirant. Grâce à cette notation, chaque sujet de l’étude se voyait attribuer un « score de préférence individuelle ». Ainsi, les chercheurs ont émis l’hypothèse que si les gènes sont principalement impliqués dans l’attirance physique, le score de préférence individuelle des jumeaux monozygotes devrait être relativement similaire ; à l’inverse, si l’environnement socio-familial est le principal responsable, ce sont les jumeaux dizygotes qui devraient avoir un résultat quasiment identique.

Or, aucune de ces deux hypothèses n’a finalement été validée puisque, dans 52 % des cas, les jumeaux monozygotes et dizygotes ont émis un avis divergent. Face à ce constat, les chercheurs ont donc inféré que les expériences vécues tout au long de la vie avaient un impact bien plus important (78 %) que les gènes ou l’environnement socio-familial sur nos préférences physiques. « En ce qui concerne l’attirance pour un visage ou un autre, ce sont les expériences personnelles qui guident majoritairement notre choix », ont ainsi déclaré les scientifiques dans leur étude.

En d’autres termes, si l’on ne peut écarter totalement une implication de la génétique, celle-ci aurait une moindre influence sur nos préférences physiques en comparaison de celle engendrée par les rencontres amicales et amoureuses, les lectures, les films, les espoirs et les déceptions qui ponctuent l’ensemble d’une existence humaine.

Sources : Current BiologyS & A