Des chercheurs découvrent que les arbres partagent leur ressources alimentaires entre-eux

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Ils nous entourent et vivent avec nous. Et pourtant, nous savons si peu de choses sur eux ! Les arbres, ces êtres qui sont présents sur terre depuis bien plus longtemps que nous, ont appris à survivre en communiquant, mais aussi en partageant leurs ressources ! 

L’étude publiée dans la revue Science a été menée par des chercheurs de l’université de Bâle, en Suisse. Ils ont cherché à comprendre comment se comportaient des épicéas face à une concentration élevée de CO2 dans l’atmosphère. Ils ont ainsi pulvérisé un mélange de CO2 appauvri en isotope carbone 13 (pour servir de marqueur) sur la canopée et ont analysé les effets durant 5 années. Dans un premier temps, ils ont pu observer que le surplus de CO2 était bien absorbé par les épicéas, mais surprise, ils ont également découvert que 40% de celui-ci avait été partagé avec des arbres voisins, se retrouvant ainsi dans les racines de mélèzes, d’hêtres et de pins, mais pas dans leurs feuilles, prouvant bien que l’échange avait été réalisé en sous-sol.

Les arbres utilisent l’énergie du soleil pour transformer le dioxyde de carbone et l’eau en sucre. Cette transformation leur permet d’assimiler le carbone du gaz directement dans les molécules de leurs feuilles, tronc, racines. Ce carbone de gaz pourrait donc être libéré dans le sol par les racines pour être absorbé par d’autres arbres voisins, via un réseau souterrain de champignons.

Ce fascinant réseau appelé “Wood Wide Web” fonctionne grâce à un champignon : La mycorhize. Celui-ci se trouve dans presque toutes les racines des plantes terrestres; il fournit du phosphore et de l’azote en échange de sucre à base de carbone. On est donc dans un système fongique transportant des nutriments et des informations entre les arbres en passant par ce petit champignon.

Christina Kaiser de l’université de Vienne résume : « Il y’a une communauté souterraine de champignons mycorhiziens reliant invisiblement une communauté végétale hors-sol. »

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La question est de savoir si ce partage de carbone améliore la résistance des arbres face aux conditions climatiques changeantes. Au cours d’une sécheresse, les arbres les plus résistants pourraient être en mesure de poursuivre la photosynthèse et donc de fournir a leurs voisins du carbone. Les chercheurs estiment que 40% du carbone absorbé par une forêt était ainsi partagé en sous-sol chaque année par l’intermédiaire de ces réseaux souterrains.

Cette découverte nous met devant une forme de partage et de communauté symbiotique qu’il nous faut à tout prix protéger.

Source : Sciencemagtheatlantic ; gurumed