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Anatomie du système reproducteur masculin. Crédits : magicmine/iStock

Des chercheurs créent des testicules cultivés en laboratoire

Un groupe de scientifiques dirigé par Nitzan Gonen, de l’Université Bar-Ilan en Israël, a récemment réalisé une avancée prometteuse dans le domaine de la recherche sur l’infertilité masculine en créant des testicules artificiels dans un laboratoire.

Des organoïdes testiculaires

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’infertilité masculine est un problème de santé significatif qui touche environ 7% des hommes dans le monde. Malgré ces chiffres alarmants, les causes sous-jacentes restent largement méconnues, soulignant ainsi le besoin critique de recherches approfondies dans ce domaine.

Face à cette réalité, les scientifiques se mobilisent pour mieux comprendre et traiter l’infertilité masculine. Une avancée récente dans ce domaine a été la création de testicules artificiels en laboratoire, car elle représente un espoir prometteur pour la recherche sur le développement et la fonction des testicules. Ces organoïdes, comme on les appelle, sont de minuscules organes artificiels qui imitent les structures tubulaires d’un testicule naturel.

Dans le cadre de cette étude, des chercheurs ont utilisé des cellules testiculaires immatures provenant de souris nouveau-nées pour cultiver ces organoïdes en laboratoire pendant neuf semaines. Cette période de culture est théoriquement suffisante pour permettre le développement complet du processus de production de spermatozoïdes et de sécrétion d’hormones.

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Une image en champ clair d’un organoïde testiculaire créé à partir d’embryons de souris et incubé dans une boîte pendant 14 jours montrant les structures tubulaires. Crédits : Université CHELI LEV/BAR-ILAN

Une première étape

Bien que les scientifiques ne soient pas encore certains de la capacité de ces testicules artificiels à produire des spermatozoïdes, des signes préliminaires suggèrent une production précoce. Cependant, la création d’organoïdes testiculaires à partir de souris n’est qu’une première étape. L’objectif ultime sera de reproduire cette technique avec des échantillons humains.

Cette avancée pourrait avoir des implications majeures pour les garçons prépubères ayant survécu à un cancer. Les traitements tels que la chimiothérapie et la radiothérapie, bien que vitaux pour la lutte contre le cancer, peuvent en effet entraîner la stérilité chez un garçon sur trois. Avec une proportion croissante de jeunes patients atteignant l’âge adulte après avoir survécu au cancer, la préservation de la fertilité devient donc une préoccupation majeure.

Le développement de testicules artificiels offre ainsi une lueur d’espoir pour résoudre ce problème de santé. Il fournit également un modèle prometteur pour la recherche fondamentale sur le développement et la fonction des testicules. Comprendre ces mécanismes pourrait alors conduire à des applications thérapeutiques pour les troubles du développement sexuel par exemple.

Ainsi, ces recherches ne se contentent pas de traiter les symptômes, mais ouvrent la voie à une compréhension plus approfondie des mécanismes sous-jacents, ouvrant ainsi la porte à des solutions plus ciblées et efficaces.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.