Des scientifiques ont récemment découvert que des conditions favorables à la photosynthèse, le processus par lequel les plantes et certains micro-organismes créent de l’énergie, pourraient exister sur Mars, cachées sous la glace des latitudes moyennes de la planète. Cette découverte ouvre une nouvelle piste dans la recherche de vie sur la planète rouge.
La photosynthèse sur Terre et ses conditions
Sur Terre, la photosynthèse est essentielle à la vie. Ce processus permet en effet aux plantes, aux algues et à certains types de bactéries de produire de l’énergie et de l’oxygène à partir de l’eau et de la lumière du Soleil. Cependant, pour que ce processus ait lieu, deux conditions clés sont nécessaires : de l’eau liquide et une quantité suffisante de lumière.
La question qui se pose pour Mars est donc la suivante : ces deux éléments existent-ils quelque part sur la planète ? Selon une nouvelle étude, la réponse pourrait être oui, mais d’une manière inattendue.
De la glace poussiéreuse comme abri sur Mars
Mars est une planète très différente de la Terre. Elle n’a pas de champ magnétique pour la protéger des radiations solaires nocives et son atmosphère est si mince que l’eau liquide ne peut exister à sa surface que très brièvement. Pourtant, des traces de glace ont été trouvées sur Mars, souvent sous forme de glace poussiéreuse au niveau des latitudes moyennes.
Selon les scientifiques, cette glace poussiéreuse pourrait offrir un environnement unique. Elle serait en effet capable de filtrer les rayons ultraviolets (UV) mortels tout en laissant passer juste assez de lumière pour permettre la photosynthèse. En même temps, elle pourrait protéger l’eau liquide sous la surface de l’évaporation dans l’atmosphère sèche de Mars. Les chercheurs appellent ces endroits potentiels des zones habitables radiatives. Les simulations montrent que cette glace poussiéreuse pourrait fondre sous certaines conditions, créant ainsi des poches d’eau liquide à des profondeurs allant de 5 à 38 centimètres sous la surface, soit suffisamment proches pour être accessibles.
Un phénomène observé sur Terre
Cette idée est appuyée par un phénomène similaire observé sur Terre dans des environnements glaciaires, appelé les trous de cryoconite. Ils se forment lorsque des particules de poussière et de sédiments sombres, déposées à la surface de la glace, absorbent la chaleur du soleil. La poussière étant plus sombre que la glace, elle capte plus d’énergie solaire, ce qui provoque la fonte de la glace autour de ces particules, même si la surface reste gelée. Cela crée des petites poches d’eau liquide à l’intérieur de la glace, sous une couche gelée qui agit comme un couvercle.
Ces trous de cryoconite ne sont pas seulement des poches d’eau passives. Ils sont également des habitats pour des micro-organismes tels que des algues et des bactéries qui parviennent à y survivre. Même dans des environnements extrêmement froids et isolés, la combinaison de lumière et d’eau liquide dans ces poches leur permet en effet d’effectuer la photosynthèse et de créer un petit écosystème local.
La présence de vie dans ces environnements terrestres, où des conditions de survie sont créées sous une couche de glace protectrice, suggère ainsi que des environnements similaires pourraient exister sur Mars. Si des poches d’eau liquide pouvaient se former sous la glace poussiéreuse de Mars, comme cela se produit sur Terre, il est possible que des micro-organismes aient pu s’y développer, à condition que Mars ait déjà hébergé des formes de vie ou qu’elle en abrite encore aujourd’hui.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue .