Longtemps persécutées, souvent craintes, les chauves-souris sont pourtant essentielles à la biodiversité. Grâce aux programmes de conservation mis en place à échelle nationale, les chiroptères sembleraient faire leur grand retour en France (et c’est une très bonne nouvelle).
Le rôle essentiel de la chauve-souris au sein des écosystèmes
La chauve-souris, ou chiroptère (Chiroptera) de son vrai nom, est un mammifère placentaire doté du vol actif (à distinguer du vol plané), seul animal de son ordre à en être doué. Nocturne, la chauve-souris se déplace dans les airs grâce à une membrane de peau située entre son corps, ses membres inférieurs et ses doigts, selon un savant système de détection nommé écholocalisation.
Du fait de la forte régression des chauves-souris au cours des dernières années, certaines espèces de chiroptères font l’objet de programmes de restauration et/ou bénéficient d’un statut de protection comme c’est le cas en France.
La chauve-souris, une pollinisatrice, régulatrice et indicatrice
Les chauves-souris jouent un rôle crucial au sein des écosystèmes en raison de leurs nombreuses fonctions écologiques. Parmi elles :
- Pollinisation : certaines espèces de chauves-souris tropicales sont d’importantes pollinisatrices pour de nombreuses plantes, se nourrissant de nectar et transportant le pollen d’un végétal à l’autre.
- Dispersion des graines : les chauves-souris frugivores (qui consomment des fruits) dispersent les graines à travers leurs excréments, opération vitale pour la régénération des forêts. Cette dispersion permet en effet aux plantes de coloniser de nouvelles zones et de maintenir une certaine diversité génétique.
- Contrôle des populations d’insectes : les chauves-souris insectivores consomment une grande quantité d’insectes chaque nuit, jouant un rôle crucial dans le contrôle des populations de nuisibles comme les moustiques ou les ravageurs des cultures.
- Régulation des écosystèmes aquatiques : certaines espèces de chauves-souris se nourrissent d’insectes aquatiques, contribuant ainsi à la régulation de leurs populations.
- Indications sur la santé du milieu ambiant : la présence ou l’absence de chauves-souris peut fournir des informations sur la qualité de l’environnement local, agissant comme de véritables bio-indicateurs naturels.
- Réduction des maladies : en contrôlant les populations d’insectes, notamment les moustiques, les chauves-souris peuvent indirectement aider à réduire la transmission de maladies vectorielles comme le paludisme, le Zika ou la dengue.

Le grand retour des chiroptères en France
En France, on recense aujourd’hui 174 espèces de chauves-souris : 35 en métropole, 107 en Guyane, 14 en Guadeloupe, 11 en Martinique, 9 en Nouvelle-Calédonie, 8 à Saint-Martin, 6 à Saint-Barthélemy, 4 à Mayotte, 3 à La Réunion, 3 à Saint-Pierre-et-Miquelon et une seule espèce à Wallis-et-Futuna.
Bien que leur statut puisse varier en fonction de la région, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées sur le territoire français. En France métropolitaine, en plus de leur protection, les chiroptères font l’objet d’un Plan National d’Actions.
Une légère hausse des populations de chauves-souris dans notre pays
Particulièrement sensibles aux menaces, principalement la diminution des ressources alimentaires, la pollution lumineuse et la destruction ou la modification de leur habitat, les populations de chauves-souris déclinaient dangereusement d’années en années.
Aujourd’hui, les chiroptères semblent se rétablir, pour le plus grand plaisir des chiroptérologues français, mais aussi des agriculteurs et des personnes sensibles aux moustiques : la chauve-souris s’avère en effet une réelle alliée dans la lutte contre les nuisibles.
Bien que la hausse des populations de chauves-souris françaises atteste de l’efficacité de certaines techniques de préservation, les résultats restent encore fragiles. Les efforts de conservation doivent donc être maintenus sur la durée pour éviter que les chiroptères ne subissent d’autres pertes.
