La nanohyperthermie, cette nouvelle technique qui chauffe les tumeurs pour mieux les affaiblir

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Les traitements contre les cancers sont souvent opposés à deux problèmes majeurs : la liaison des tumeurs avec les tissus sains et la résistance physique de ces tumeurs. Une équipe française a développé une nouvelle méthode pour contourner ces deux problèmes. Il s’agit de la nanohyperthermie.

Les différentes formes de cancer tuent environ huit millions de personnes dans le monde chaque année. La lutte contre le cancer est souvent entravée par les résistances physiques des tumeurs et les dommages collatéraux que causent les traitements. Une rigidification des tumeurs provoquée par l’organisation anormale des fibres de collagène et des matrices extracellulaires peut promouvoir la prolifération des cellules cancéreuses et la migration des métastases tout en formant une barrière limitant la diffusion des agents thérapeutiques dans la tumeur.

Pour contourner ce problème tout en évitant de s’attaquer aux tissus sains, une équipe de chercheurs français explique avoir rendu les tumeurs « plus vulnérables aux produits de traitement » grâce à un procédé dit de nanohyperthermie consistant à chauffer les tumeurs pour mieux les affaiblir. Chez la souris, « des nanotubes de carbone, injectés directement dans la tumeur, ont été activés par une lumière située dans le proche infrarouge. Le laser agit alors dans les seules zones d’accumulation des nanotubes, qui vont chauffer sous son action », écrivent les chercheurs dans un communiqué du CNRS.

« Lors de deux séances à un jour d’intervalle, des tumeurs ont été chauffées à 52 °C pendant trois minutes. Elles se sont d’abord rigidifiées, avant de ramollir progressivement dans la dizaine de jours qui suivent le traitement », ajoutent les chercheurs du CNRS, de l’INSERM, de l’Université Paris Descartes et de l’Université Paris Diderot.

Si cette technique s’avérait également efficace sur l’homme, elle deviendrait une précieuse alliée à la chimiothérapie afin de détruire une fois pour toutes les cellules cancéreuses restantes.