Selon une Ă©tude menĂ©e en Autriche, les Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES) provenant du chauffage ainsi que de la production d’eau chaude dĂ©passeront celles de la climatisation en 2050. Toutefois, ces deux types d’Ă©quipements restent dans tous les cas d’importants ennemis du climat, capables de mettre en danger la transition Ă©nergĂ©tique.
Le chauffage bientĂ´t plus prĂ©occupant…
Dans les pays développés et aux climats peu cléments, notamment en hiver, les équipements de chauffage sont une source très importante d’émissions de GES. Les radiateurs électriques ainsi que les chaudières au gaz, au charbon et au mazout sont donc pointés du doigt. Dans les pays plus chauds, ce sont plutôt les installations de climatisations qui sont plébiscitées. Toutefois, elles sont elles aussi fustigées pour leur impact environnemental et leur dépendance aux réseaux électriques.
Une Ă©tude sur le sujet publiĂ©e par l’institut international autrichien dans la revue Climatic Change en 2021 est passĂ©e relativement inaperçue. Or, ces travaux laissent penser qu’en 2050, les Ă©missions de GES issues du chauffage et de la production d’eau chaude seront plus Ă©levĂ©es que celles provenant de la climatisation. Il faut savoir que le chauffage et la production d’eau chaude ont dĂ©jĂ gĂ©nĂ©rĂ© quatre fois plus de CO2 en 2022 que la climatisation. Or, plus de la moitiĂ© de ces Ă©missions provenaient directement de l’utilisation de combustibles dans les bĂ¢timents. Il faut dire qu’aujourd’hui, de nombreux mĂ©nages continuent d’utiliser des combustibles fossiles.

… mais la climatisation n’a pas dit son dernier mot
Rappelons Ă©galement que les pays principaux ayant recours aux appareils de chauffage et de production d’eau chaude se trouvent en AmĂ©rique, en Europe et dans l’ex-URSS. NĂ©anmoins, si ces pays reprĂ©sentent seulement un quart de la population mondiale, ils seront certainement responsables d’environ 60 % des Ă©missions de CO2 en lien avec le chauffage et la climatisation en 2025. Toutefois, la demande en chauffage devrait baisser dans un futur assez proche Ă la faveur d’hivers plus doux et surtout grĂ¢ce aux actions de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bĂ¢timents.
En revanche, certains observateurs s’inquiètent d’une demande en climatisation dĂ©jĂ en hausse, Ă savoir + 2% entre 2021 et 2022. Or, la hausse de la demande concerne beaucoup les pays en dĂ©veloppement qui sont de plus en plus impactĂ©s par des vagues de chaleur. Avant 2030, ces pays pourraient s’Ă©quiper de plus d’un milliard de climatiseurs selon l’Ă©tude autrichienne.
Ainsi, la climatisation est et restera un sĂ©rieux problème qui pourrait mettre en pĂ©ril la transition Ă©nergĂ©tique. Pour l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), il est important de dĂ©velopper et privilĂ©gier des technologies de refroidissement plus Ă©cologiques et plus efficaces tout en amĂ©liorant les performances des bĂ¢timents, notamment d’un point de vue de l’isolation.