Chatouillés, les bébés rats aussi se mettent à rire

Credit: Flickr / Audrey

Deux neurologues d’une université allemande sont parvenus à faire « rire » des jeunes rats en les chatouillant. Si l’expérience n’est pas nouvelle, ils sont néanmoins cette fois-ci parvenus à localiser la zone du cerveau qui est activée au cours de ces stimulations.

Shimpei Ishiyama et Michael Brecht sont tous deux neurologues au Bernstein Center for Computational Neuroscience à l’université Humboldt de Berlin en Allemagne. Dans la revue scientifique Nature, ils publient une étude pour laquelle ils ont chatouillé des rongeurs durant plusieurs mois, enregistré et analysé leurs réactions démontrant que lorsqu’on les stimule de la sorte, les rats aussi se mettent à « rire ».

« La ressemblance est bluffante. Si l’on chatouille un jeune rat sur le ventre, il agite ses pattes en l’air, il couine d’un son aigu et inaudible et il est visiblement hilare. Les enfants réagissent presque pareil lorsqu’on les chatouille, il n’y a que leurs gloussements qui diffèrent des ultrasons produits par les rongeurs » écrit le quotidien allemand Der Tagesspiegel. Comme c’est le cas chez l’être humain, c’est aussi chez les petits que cette réaction est la plus évidente. « Les chatouilles sont seulement tendance chez les enfants et plutôt proscrites chez les vieux ». Mais pour faire « rire » un rat, il faut que ce dernier se sente en confiance, là encore de la même manière que chez l’homme. « Les rats réservés doivent d’abord s’habituer à moi pendant quelques jours jusqu’à ce qu’ils perdent leur timidité ».

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Les deux neurologues notent qu’en situation qui peut provoquer de l’anxiété comme placé « sur une plateforme surélevée et sous un éclairage vif », le jeune rat aura moins tendance à exprimer cette réaction. C’est sur la queue et le ventre que ces stimuli ont provoqué le plus de « rires » chez le rat. Les scientifiques l’ont constaté bien moins lorsqu’il est chatouillé sur le dos.

Cette expérience n’est pas nouvelle puisqu’à la fin des années 1990, le neurologue Jaak Panksepp de l’université Bowling Green State dans l’Ohio aux États-Unis avait déjà mis en parallèle les ultrasons des rats et le rire humain dans une telle situation de stimulation. Ici, les deux chercheurs berlinois sont parvenus à localiser la zone du cerveau qui est stimulée lorsque les rats sont chatouillés grâce à des électrodes implantées dans les cerveaux de cinq spécimens. Ainsi, c’est le cortex somatosensoriel qui est stimulé, à savoir la zone du cerveau mammalien liée au toucher sur la peau.

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