Une majorité considère le changement climatique comme une urgence mondiale

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Près des deux tiers des personnes dans le monde considèrent désormais le changement climatique comme une urgence mondiale. Telle est la principale conclusion du plus grand sondage d’opinion jamais réalisé sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Des chercheurs de l’Université d’Oxford, en collaboration avec les Nations Unies, ont récemment analysé les réponses à plusieurs questions de sondage orientées sur le climat proposées via des publicités dans des applications de jeux mobiles dans une cinquantaine de pays entre octobre et décembre de l’année dernière. Plus de 1,22 million de personnes de tous genres, âges et formations ont finalement participé à cette enquête baptisée « People’s Climate Vote ». Sur cet échantillon, près de la moitié des participants (environ 550 000 personnes) étaient âgés de 14 à 18 ans.

Le sentiment d’urgence face au changement climatique progresse

Tous pays confondus, 64% des participants à ce sondage ont considéré le changement climatique comme une urgence mondiale. Ce résultat variait selon l’âge et le lieu. Au Royaume-Uni et en Italie, par exemple, 81% des interrogés considéraient le changement climatique comme une urgence. En revanche, ce pourcentage est tombé à 50% chez les participants en Moldavie.

Dans l’ensemble, les plus jeunes étaient également plus susceptibles de considérer l’urgence climatique (70% en accord contre 58% chez les plus de 60 ans). Le niveau d’éducation semble également déterminant. « Ce que nous avons vu très clairement, c’est qu’il existe une forte corrélation entre le niveau d’éducation et la croyance en l’urgence climatique. Concrètement, plus vous êtes éduqué, plus vous avez de chances de croire qu’il existe une urgence climatique« , souligne en effet Cassie Flynn, du programme des Nations Unies pour le développement.

Les moyens de lutte privilégiés

Les quatre principales politiques de lutte contre le changement climatique privilégiées par les interrogés sont les suivantes : conservation des forêts et des terres (54%), développement des énergies renouvelables (53%), démocratisation de techniques agricoles respectueuses du climat (52%), et investissements dans les entreprises et les emplois verts (50%).

L’une des options les moins favorisées pour lutter contre le changement climatique dans cette enquête, qui reste pourtant l’un des moyens de lutte les plus efficaces, est la démocratisation de régimes à base de plantes (seulement 30% des répondants en faveur).

Toujours d’après cette enquête, les sondés n’optant pour aucune des politiques proposées (18 au total) sont en minorité (1 % à 2 % en moyenne). La part la plus importante se trouve au Pakistan (5 %) et aux États-Unis (4 %). « C’est très important, car cela montre aux gouvernants que non seulement leurs populations sont prêtes au changement, mais qu’elles le réclament !« , poursuit Cassie Flynn.

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Cette enquête fournit d’autres enseignements : les priorités de lutte diffèrent selon les contextes géographiques. Les habitants des pays insulaires menacés par la montée des eaux privilégient par exemple la protection des océans. À l’inverse, elle n’est pas une priorité pour des pays disposant de pas ou peu de littoraux.

D’un autre côté, certains résultats apparaissent un peu paradoxaux. Au Brésil, par exemple, les sondés placent en priorité la protection des forêts alors que leur président, Jair Bolsonaro, encourage les politiques de déboisement de l’Amazonie.