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Crédits : Kwangmoozaa/iStock

Le changement climatique contribue à la prolifération des moustiques

En fonction de la région où l’on vit, les moustiques peuvent être un véritable fléau au quotidien quand s’annonce la belle saison. Et difficile de compter sur les moyens du commerce de lutte contre l’insecte, dont la plupart ne semblent pas fonctionner sur le long terme. Pire, les moustiques seraient de plus en plus résistants aux produits répulsifs, et feraient leur apparition de plus en plus tôt.

Le moustique, un dangereux vecteur de maladies

Selon les estimations de l’Institut Pasteur, entre 2010 et 2022, plus de 110 cas de dengue, aussi appelée « grippe tropicale », ont été recensés en France métropolitaine. L’année suivante, le moustique vecteur de la maladie s’implantait dans 71 départements français. En 2019, 5,2 millions de cas de dengue auraient été déclarés à l’international, et aujourd’hui, la moitié de la population mondiale vivrait dans une zone à risque.

Si elle a fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps dans notre pays, la dengue n’est pas la seule maladie que propage le moustique. L’insecte peut en effet être vecteur de plusieurs pathologies graves affectant aussi bien la santé humaine qu’animale. Parmi elles :

  • Le paludisme : transmise par les moustiques du genre Anopheles, la malaria est l’une des maladies les plus mortelles au monde.
  • Le virus Zika : transmis par le moustique du genre Aedes aegypti, ce virus est généralement bénin pour la majorité des personnes infectées, mais peut entraîner des malformations congénitales graves.
  • Le Chikungunya : maladie virale transmise par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, entraînant des douleurs chroniques pouvant persister plusieurs mois.
  • La fièvre jaune : maladie transmise par le moustique du genre Aedes dans les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud. Dans les cas les plus graves, elle peut entraîner une insuffisance hépatique et/ou une jaunisse.
  • La filariose lymphatique (Elephantiasis) : maladie parasitaire causée par des vers filaires transmis par les moustiques du genre Culex, Anopheles et Aedes.
  • Le virus du Nil occidental : transmis par le moustique Culex, ce virus peut provoquer des symptômes similaires à la grippe, et, dans de rares cas, entraîner des complications neurologiques graves.
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Crédits : Panom/iStock

Pourquoi le changement climatique contribue à la prolifération des moustiques

La hausse des températures liée au changement climatique aurait pour effet de favoriser la multiplication des moustiques. Du fait de la nature de leur métabolisme et de leur cycle de reproduction, les moustiques, ces insectes au sang froid, dépendant en effet directement de la chaleur. Ainsi, plus les conditions météorologiques sont chaudes, plus les nuisibles se reproduisent rapidement, entraînant inévitablement une augmentation des populations.

Le réchauffement climatique permet également aux moustiques de prospérer dans des régions où ils n’auraient pas pu survivre auparavant. À titre d’exemple, certaines espèces de moustiques comme celles appartenant au genre Aedes aegypti, vecteur de la dengue et du virus du Zika, s’étendent de plus en plus vers le nord et dans les zones d’altitude du fait des températures plus clémentes.

Les modifications observées au sein des régimes de précipitations (pluies abondantes combinées à de longs épisodes de sécheresse) favorisent quant à elles la formation de points d’eau stagnante (flaques, réservoirs, creux naturels, etc.), multipliant ainsi les lieux propices à la reproduction rapide des moustiques.

D’un point de vue sanitaire, l’élargissement des zones favorables à la reproduction des moustiques induit par l’augmentation des températures achève de modifier les cycles de transmission des maladies véhiculées par l’insecte (paludisme, dengue, chikungunya, etc.), prolongeant alors la période durant laquelle ces pathologies peuvent se propager.

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Nuée de moustiques tigres (Aedes albopictus) – Crédits : Kwangmoozaa/iStock
Margaux Blanc, experte environnement

Rédigé par Margaux Blanc, experte environnement

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, sa faune et sa flore. Végétarienne et surfeuse occasionnelle, je partage mon temps entre la montagne et la mer. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie zéro déchet dans l'espoir de minimiser mon impact sur la planète et ses habitants.